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Webedia rachète des entreprises et gère le PSG : quel futur pour l’eSport français ?

« Personne n’a regroupé autant d’actifs dans l’eSport« . Cette déclaration de Cédric Siré, directeur général de Webedia, est on ne peut plus vrai après les différentes acquisitions réalisées par le groupe. Déjà possesseur de Millenium depuis 2014, mais aussi d’autres grands noms comme AlloCiné ou Jeuxactu.com, Webedia vient de faire mainmise sur différents cadors de l’eSport français.

 

 

Cela fait quelques temps qu’une rumeur d’association entre Millenium et le PSG planait, différents clubs européens ayant déjà investis des sommes considérables dans le sport électronique. Le club de la capitale a publié un communiqué de presse expliquant les tenants et aboutissants de ce partenariat, avec une conférence de presse détaillée fin octobre. Concrètement, Webedia recrutera et gérera les équipes esportives du Paris Saint-Germain, grâce à son tout nouveau réseau ; en effet, le géant des médias vient d’acquérir Bang Bang Management, qui gère déjà l’image de plusieurs pointures comme YellOwStar ou encore Brak et Spank.

Mais le plus gros rachat est celui d’Oxent, l’entreprise qui gère la DreamHack France et surtout l’Electronic Sport World Cup, tournoi majeur de la Paris Games Week qui avait notamment vu la victoire sans aucun match perdu du français Ilyes « Stephano » Satouri sur StarCraft II, en 2011. « Nous visons plus le festival, avec des rencontres et du spectacle, que la compétition pure et dure« , a annoncé Cédric Page. Une demi-douzaine d’événements esportif devrait être organisée par an en France, avant une exportation probable au Brésil et en Allemagne.

Ces opérations de rachats et de partenariats de Webedia sont une preuve du sérieux que l’eSport peut avoir en France, en témoigne la confiance du PSG. Cela étant dit, les performances de l’équipe League of Legends de Millenium sont à peine plus impressionnantes que les tirs de Cavani, est-ce donc vraiment un gage de qualité ?

 

 

 

En une journée, Webedia vient de se bâtir un empire quasiment sans égal dans le monde de l’eSport. Cependant, un tel monopole risquerait de faire chuter de manière drastique la concurrence, et surtout d’assurer un problème d’éthique ; en effet, l’entreprise qui gère Millenium peut-elle organiser des compétitions où participera son équipe ? Et qui sera commentée par certains de ses affiliés ? On imagine mal, demain, le PSG sponsoriser la Ligue des Champions et proposer (imposer ?) ses propres équipes de commentateurs…

L’autre problème qui risque de se développer est, paradoxalement, le non-développement de l’eSport : la commission gouvernementale mandatée par Manuel Valls, et qui avait pour objectif de créer un semblant de fédération, a juste abouti sur le concept de « France Esports », qui n’a ni site Internet, ni objectifs clairement établis. Certains de ses membres majeurs, comme Webedia, sont plus tournés vers le spectacle et les retours sur investissements que sur une vraie professionnalisation. En dehors de tournois comme Iron Squid ou Tales of the Lane, créés et financés par O’Gaming, il n’y a pas de compétitions epsortives majeures en France. Seule l’ESWC a un certain renom, mais il est à craindre que Webedia y attirer un public plus consommateur que passionné – rappelons que Cyprien et Squeezie sont désormais gérés tous les deux par Webedia, via Mixicom.

Là où d’autres pays développent et soutiennent des organisations comme l’ESL ou la MLG, il est à craindre que la France reste toujours un cran derrière…

 

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