Cloud Imperium Games contre-attaque Crytek en justice avec un document… épicé
Loin d’être finie, la guerre entre Crytek et Cloud Imperium Games vient de monter d’un cran. Le premier avait attaqué en justice le second, fin 2017, pour motif d’une brèche de contrat quant aux conditions d’utilisation du CryEngine. L’affaire a fait pas mal de bruit, mais très récemment, encore plus d’huile a été jetée sur le feu… et ça menace de bien s’embraser.
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Cloud Imperium Games montre les dents, et Amazon sort les griffes
Crytek a demandé à ce que sa plainte originale soit « retirée sans préjudice« , afin d’en re-déposer une axée sur la sortie de Squadron 42. Pour rappel, il est reproché à Cloud Imperium Games d’avoir enfreint le GLA (game licence agreement) lui permettant d’utiliser le CryEngine uniquement pour Star Citizen, et non pour Squadron 42. Le développeur a répliqué qu’il s’agissait des deux faces d’une même pièce, laquelle est, en gros, le launcheur global du jeu. Crytek a donc demandé à ce que sa plainte soit retirée pour mieux ré-attaquer dans la foulée.
Sauf que voilà, Cloud Imperium Games s’y oppose, et surtout sur le côté « sans préjudice« . Le développeur de Star Citizen demande que la garantie légale déposée par Crytek, soit 500 000 dollars, soit payée « au grand minimum« . C’est une somme considérable, mais surtout, cette demande risque de bloquer les choses si elle n’est pas honorée. Là où cela devient assez juteux, c’est lorsqu’on lit le document officiel déposé par CIG, dont certains morceaux sont assez savoureux : « Crytek ne devrait pas être autorisé à conduire sa voiture dans la devanture de CIG, appuyer sur l’accélérateur, tout défoncer, y manger des donuts pendant des années, puis partir en marche arrière pour rouler en rond et éventuellement revenir encastrer CIG une autre fois. Crytek mérite largement que les clés lui soient confisquées pour toujours, afin que CIG puisse mener ses affaires sans de nouvelles interférence de Crytek ou de ses files d’avocats« . Ouch, ça pique !
La formulation globale de la demande est assez particulière, et le ton dérisoire employé par l’équipe juridique de Cloud Imperium Games témoigne d’une certaine confiance vis-à-vis du verdict du tribunal. Il faut néanmoins garder en tête que Crytek à jusqu’au 7 février pour répondre, en attendant la décision finale.
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Pourquoi ça sent mauvais pour Crytek, a bien des égards
Déjà, est-ce que la plainte de Crytek est légitime, et a des chances d’aboutir ? Pas vraiment, si l’on regarde les faits rendus publiques. D’abord parce que Star Citizen utilise depuis au moins fin 2016 Lumberyard, le moteur graphique d’Amazon. En 2015, le géant du e-commerce a dépensé des dizaines de millions de dollars pour acquérir une licence du CryEngine, et développer à partir de ça son propre moteur graphique ; Cloud Imperium Games se passe donc depuis un certain temps de Crytek, pour quel que projet que ce soit.
Ce dernier point est aussi assez épineux, puisque la justice devra éventuellement trancher sur le statut de Squadron 42 par rapport au jeu de base. Mais clairement, il s’agit plus d’un mode d’un même jeu, d’autant plus que l’installation des différents éléments est globale. A voir la décision finale, mais il est plus que probable que la justice tranche en faveur de CIG et Amazon.
Un élément majeur qui indique les choses vont mal pour Crytek est Skadden. Le célèbre cabinet mondial d’avocat a décidé de se retirer de l’affaire, soit parce qu’elle n’était tout simplement pas défendable, soit parce que… Crytek n’avait pas assez de moyens. Les glorieux jours de Crysis sont assez lointains, et le studio a eu pas mal de problèmes financiers ces dernières années. Le deal avec Amazon, en 2015, a permis de remettre de l’eau au moulin, mais environ la moitié des employés ont été licenciés courant 2016 – ironie du sort, beaucoup d’entre-eux travaillent désormais chez Cloud Imperium Games ! Si l’on voit les choses d’un point de vue financier, Crytek survit grâce aux royalties du CryEngine, et s’oppose à CIG et Lumberyard, ce dernier était un synonyme de la puissance financière d’Amazon.
Qu’elle que soit l’issue de cette affaire, cela pourrait bien sentir mauvais pour le futur de Crytek…
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