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Comment Stop Killing Games œuvre à préserver nos jeux vidéo en dépit des éditeurs

En avril 2024, Ubisoft a fermé les serveurs de The Crew, le rendant entièrement inaccessible, y compris auprès des personnes ayant acheté le jeu.

Le tollé qui a suivi cette décision a fait naître le mouvement Stop Killing Games, une initiative communautaire dont l’objectif est de faire signer (pour obtenir une déclaration de soutien) une pétition qui sera examinée par l’Union Européenne. Légalement, une telle pétition doit atteindre un million de signatures et un seuil minimal dans sept pays pour être examinée. A l’heure actuelle, les pays suivants ont atteint le seuil : les Pays-Bas, l’Allemagne, la Pologne, la Suède et la Finlande.

Vous l’aurez compris, l’enjeu de Stop Killing Games est énorme, puisqu’il posera sur la table de l’Union Européenne la possibilité de sanctionner les éditeurs qui tuent leurs propres jeux. Cela protègera non-seulement les consommateurs, mais également les développeurs qui pâtissent souvent de ces décisions, sous forme de licenciements. Notons que l’Union Européenne s’intéresse de plus en plus au pouvoir parfois abusif des éditeurs de jeux vidéo, notamment sur tout ce qui concerne l’héritage des bibliothèques digitales. Récemment, le groupe de réflexion European Law Institute a annoncé se pencher sur le sujet, et les conclusions devraient être rendues dans un an.

 

 

 

Il est intéressant de noter que selon la Video Game History Foundation, environ 87% des jeux sortis avant 2010 sont indisponibles et ne se trouveraient que dans des vide-greniers ou des endroits spécialisés. Le 25 octobre 2024, le US Copyright Office (équivalent américain de l’INPI) a refusé une requête de la VGHF qui visait à rendre publics les jeux non-accessibles. Selon eux, les « jeux vidéo préservés pourraient être utilisés pour des motifs récréatifs » – ce qui est effectivement le but, on tient à le souligner…

Même – triste – son de cloche du côté du Royaume-Uni, où en mai dernier une pétition a réuni suffisamment de signatures pour obtenir une réponse du gouvernement, laquelle a été : « Les jeux vendus doivent être en accord avec la loi de protection des consommateurs au Royaume-Uni. Ils doivent fournir des informations de manière claire, et permettre aux jeux d’être continuellement disponibles si vendus sur la compréhension qu’ils sont jouables de manière indéfinie ». Beaucoup de charabia qui, au final ne fait pas avancer les choses du tout.

Il est important de préciser qu’en plus de voir le gamers lésés des jeux achetés, ceux qui les développent sont également menacés. Michael Douse, le responsable publication de Larian Studios, a même tweeté que si les joueurs devaient être habitués à ne pas posséder leurs jeux, les développeurs devraient s’habituer à ne plus avoir de travail. L’ironie cruelle de ce post est que justement, les développeurs sont les premiers à trinquer en cas de mauvaises décisions de l’éditeur. Dans le cas de The Crew, Yves Guillemot et le reste de la direction sont toujours présent, malgré des polémiques à répétition ces dernières années.

 

 

 


Il est donc important de soutenir Stop Killing Games, afin d’éviter que les géants de l’industrie du jeu vidéo n’imposent des règles qui soient défavorable à peu près tout le monde. Vous pouvez suivre l’avancée des signatures via ce lien, la France étant actuellement à un peu plus de 40 000 signatures sur les 55 695 nécessaires. Alors qu’une plainte a été déposée contre Ubisoft aux Etats-Unis, on espère que les différents organismes étatiques à travers le monde mettront un frein à l’ambition de certains egos…

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