Bethesda et ZeniMax viennent de faire l’objet d’une plainte relativement complexe, et ce quelques semaines après leur rachat par Microsoft. Il s’agit en fait d’une plainte mise à jour, l’originale datant de décembre 2019 : l’éditeur Ragnarok Game attaquait le développeur Human Head Studios, accusant ce dernier d’avoir abandonné Rune 2 dès sa sortie et refusant de donner transmettre le code source. D’après la plainte, Human Head aurait tout fait pour couler son propre jeu, et Ragnarok n’aurait pas été en mesure de chercher un autre studio pour sauver les meubles.
Mais un mois avant que la plainte n’ai été déposée, Bethesda Softworks et ZeniMax Media ont racheté toutes les équipes de Human Head Studios pour les relocaliser dans le nouveau Roundhouse Studios, et une page d’archive, disponible sur la Wayback Machine, laisse entendre que Human Head avait déjà pris contact avec Bethesda. En-dehors du problème d’éthique, Ragnarok va plus loin et accuse clairement son ancien partenaire d’avoir saboté Rune 2 – et un autre jeu appelé Oblivion Song – dès l’été 2019 parce que Bethesda était derrière !
Consultable ici, la plainte explique ainsi : « Deux semaines avant le lancement de Rune 2, ZeniMax a secrètement créé une entreprise appelée Roundhouse Studios LLC, et l’a utilisée pour acheté tout l’équipement de Human Head et gérer ses contrats. Cet équipement comprenait des documents confidentiels du plaignant, comme des codes sources et autres pour Rune 2 et Oblivion Song. Dans la même fenêtre de temps, pour réussir ce qui s’avère être une fusion, ZeniMax a racheté tous les employés de Human Head« . La plainte avance également que Christopher Rhinehart, décrit comme « l’âme et le coeur créatif de Rune 2″ aurait été envoyé en voyage d’affaire par Bethesda au Texas pendant deux jours, et ce le jour du lancement de Rune 2. Effectivement, cela donne de quoi réfléchir…
Que cela soit vrai ou non, Ragnarok Game explique que Bethesda voyait Rune 2 comme une menace pour la franchise The Elder Scrolls, et l’aurait donc torpillé en achetant le studio responsable du développement – ça fait d’une pierre deux coups. La plainte demande donc « pas moins de 100 millions de dollars » de dommages et intérêts, ce qui est assez considérable. Si les choses risquent de mettre un certain temps à se résoudre, le conglomérat ZeniMax bénéficie d’une réputation peu recommandable dans ce domaine ; en effet, des jeux contenant les mots « Scrolls » et « Prey » ont été attaqués par le groupe, sous prétexte qu’ils menaçaient les propriétés intellectuelles développées par Bethesda.
Si on ajoute à cela les récents déboires liés à Fallout 76, par exemple, l’image publique de ZeniMax n’est pas forcément au beau fixe, et ce genre d’antécédents peuvent très bien les desservir dans un tribunal. Bien entendu, la décision finale ne sera pas rendue et connue avant très longtemps, mais c’est probablement une histoire dont Microsoft, nouveau propriétaire du conglomérat, se serait bien passé.