Eclypsia a récemment annoncé le départ de certains de ses streameurs, afin de restructurer sa structure et ses programmes ; chose compréhensible, les entreprises esportives étant rarement rentables et devant faire face à un marché extrêmement volatil. Mais au cours des heures qui ont suivies, un drama bien à la française s’est établi, et tout le monde a voulu sa part.
- Cachez ces mots que nous ne saurions entendre
Dès le lendemain de l’annonce, le streameur Kenny a pris la parole pour évoquer des collègues « licenciés abusivement« , et ne cache pas les méthodes d’Eclypsia. Le jeune homme, qui devait figurer parmi les têtes d’affiche de cette nouvelle programmation, a notamment évoqué le fait qu’il ai été « interdit de donner un seul mot » sur cette affaire ; Jeel, autre streameuse licenciée, a pris la parole de manière plutôt virulente sur Twitter, pour dénoncer les méthodes de licenciement d’Eclypsia. Cet imbroglio en a surpris beaucoup, mais n’a pas fait que des malheureux..
Ça a été balancé sur TVLOL, je fut la 1ère à être libéré de force et je ne pouvais rien dire à cause d’un contrat du coup j’ai bullshit 1/2
— Jeel (@Jeel_TV) 28 juin 2017
- Oh, un drama !
S’il est une spécialité française qui fait que notre bon vieil eSport hexagonal génère tant d’argent, c’est bien sûr les dramas ! Ils ont atteint plusieurs fois leur paroxysme avec Eclypsia, mais également d’autres affaires comme eSport pour tous ou Anoss et ses tournois. Mais le souci desdits dramas, c’est qu’ils sont répercutés (voire créés) par des structures particulières, telles que Millenium ou aAa qui se sont empressés de s’emparer de l’affaire. Forcément, leurs communautés respectives taclent Eclypsia, et en ont une mauvaise image avec un minimum d’informations.
Le fait est que depuis l’arrivée d’Eclypsia le 1er avril 2012, les acteurs historiques en ont pris pour leur grade. La bataille des droits pour les LCS, notamment, rendue encore plus compliquée avec les excellentes prestations offertes par O’Gaming, a retiré à Millenium une grande partie de son monopole – sans compter les résultats discutables de ses dizaines d’équipes différentes sur League of Legends. Les dramas à répétition permettent donc de nuire à la réputation d’un concurrent, mais de générer des clics via un buzz. Welcome to journalism.
- Mais alors, de qui est-ce la faute ?
Personne ne le sait. Millenium, aAa, Fureur, AFK ou même le New York Times ne disposent (pour l’instant en tout cas) des copies de ces contrats, ou de leurs clauses de licenciement. Certes, on peut supputer que le licenciement des streameurs a été abusif du fait de sa soudaineté, mais les méthodes concernant la non-divulgation d’informations sur l’entreprise sont loin d’être propres à Eclypsia, bien au contraire. Le fait est que dans l’eSport, que ce soit dans la communauté ou au sein de structures rédactionnelles, beaucoup s’improvisent juristes ou avocats avec pour simple référence les trois saisons de Better Call Saul – et on conviendra que ça n’est pas le meilleur exemple !
A l’heure actuelle, LRB, figure bien connue de la WebTV d’Eclypsia, n’a pas pris la parole pour s’exprimer sur le sujet. On a donc d’un côté des allégations de différents streameurs, et de l’autre la parole du président, Arnaud Dassier ; on ne peut douter que la colère de Jeel, Naho ou encore Taipouz est justifiée, mais légalement ou moralement parlant, aucune information précise ne permet de rendre un jugement, et ce malgré les dramas et les clics que cela peut susciter.
Fait intéressant, Julien « Ruurk » Thierry, l’ex-chef et fondateur d’Eclypsia, a laissé un message pour le moins sibyllin (ou pas du tout) aux membres restants de la structure…
A mes amis qui comprendront. pic.twitter.com/76i95smj9C
— Julien Thierry (@Ruurk) 27 juin 2017