Le 14 décembre 2023, en fermant les serveurs de The Crew et en empêchant ses possesseurs d’y jouer, Ubisoft a lancé une cascade d’événements impressionnants. L’essor du mouvement Stop Killing Games est probablement le plus impressionnant d’entre eux, mais un autre risque d’impacter plus directement le groupe français.
Deux joueurs californiens ayant acheté le jeu (respectivement en 208 et 2020) viennent d’attaquer Ubisoft en justice. Visible via ce lien, la plainte décrit la situation en ces termes : « Imaginez que vous achetiez un flipper et que, des années plus tard, vous entriez dans votre salon pour y jouer et découvriez que toutes les palettes ont disparu, que le flipper et les pare-chocs n’existent plus et que l’écran qui affichait fièrement votre meilleur score a été enlevé. Il s’avère que le fabricant du flipper a décidé d’entrer chez vous, de vider l’intérieur du flipper et de vous priver de la possibilité de jouer au jeu que vous avez acheté et que vous pensiez posséder. »
La métaphore paraît très à propos, et l’avocat des deux gamers explique que Ubisoft est fautif en deux points :
- En n’expliquant pas que la version physique du jeu n’était qu’une simple clé d’accès, rendant ainsi caducs les disques pourtant pourtant payés par les clients, et sensés contenir le jeu.
- En n’indiquant pas clairement que le jeu acheté n’en était pas un, mais simplement une licence révocable au souhait de l’éditeur.
Selon la plainte, Ubisoft a ainsi violé la loi californienne de protection des consommateurs. L’avocat des plaignants explique même que Assassin’s Creed 2 et Assassin’s Creed 3, deux jeux développés et produits par le groupe français, ont bénéficie d’un patch autorisant à jouer en offline. Pourquoi donc une mise à jour similaire ne pourrait-elle pas être appliquée à The Crew ?
Une audience préliminaire devrait permettre – ou non – à un tribunal de requalifier la plainte en action collective, ce qui permettrait à un nombre théoriquement infinis de joueurs de se joindre aux festivités. Il n’est bien sûr pas garanti que cette action en justice aboutisse, mais ce coup de pression juridique est un pas dans la bonne direction, laquelle permettra de mettre les éditeurs face à leurs responsabilités.