L’Epic Store continue son opération séduction auprès de l’industrie, cette fois-ci du côté des développeurs. La plateforme de Tim Sweeney vient en effet de rendre disponibles ses outils d’auto-publication, ainsi les mesures accompagnantes dédiées.
Celles-ci sont particulièrement intéressantes, notamment avec deux points importants :
- Pas de jeux pornographiques
- Les jeux multijoueur devront avoir du crossplay avec les autres magasins en ligne
Le premier point est un pied de nez direct à Valve, et pour cause : Steam regorge de jeux plus ou moins explicites, allant de l’érotisme léger à des « aventures narratives » où les poitrines démesurées de jeunes filles pullulent à chaque minutes. Bien entendu, la définition du mot « pornographique » peut être assez large, et demandera un travail de modération assez important. Où termine l’érotisme, et où commencent les contenus inacceptables ?
Le second point est d’une envergure encore plus grande, et fait écho au cheval de bataille de Sweeney : le crossplay. Ici, un suite d’outils appelée Epic Online Services permettra aux développeurs de créer une solution crossplay pour tous leurs jeux à plusieurs, même s’ils seront libre d’utiliser leur propre système.
L’API Steamworks de Valve a beau être efficace, elle n’en reste pas moins confinée à Steam. Tim Sweeney n’a pas caché sa désapprobation face à un tel système : « Ils ont une stratégique classique d’exclusivité, où ils construisent des servies qui ne fonctionnent qu’avec leur store. Steamworks ne fonctionne pas sur notre magasin, donc les jeux n’avaient que peu de fonctionnalités multijoueur, ou pas du tout. Rappelez-vous, Call of Duty avait un problème similaire lors de son lancement sur le Windows Store, où vous ne pouviez trouver dans le matchmaking que des joueurs issus du Windows Store. Ce n’est pas comme ça que les PC devraient fonctionner« .
Epic a également réutilisé la technologie appliquée sur Fortnite, afin de proposer un crossplay véritable, entre PC et consoles. Son utilisation n’est pas obligatoire pour publier un jeu sur l’Epic Store, mais la possibilité reste néanmoins bienvenue ; reste à voir si des entreprises comme Sony, réputées pour ses pratiques anti-concurrentielles, verront cela d’un bon œil.
Quoiqu’il en soit, il sera intéressant de voir si les développeurs et éditeurs se laissent séduire par ce nouveau système. Epic a déjà annoncé une politique plutôt avantageuse au niveau des commissions, permettant aux jeunes pousses de générer plus de chiffre d’affaire, et donc d’avoir une croissance plus soutenue.
De manière plus générale, les titans comme Sony, Valve ou même Microsoft pourraient emprunter la route déjà tracée par Epic, et cesser de favoriser leurs propres magasins. Avec son approche sans DRM, la plateforme polonaise GOG Galaxy est déjà dans un tel état d’esprit… mais du travail reste clairement à faire auprès de la concurrence !