Epic Games, une machine que rien n’arrête… et aux intentions bénéfiques ? Le studio vient d’annoncer dans une magnifique vidéo la création de son label d’édition, et signe déjà trois gros noms bien connus dans l’industrie : gen DESIGN, Playdead et Remedy Entertainment. Ces trois entités se caractérisent surtout par une réalisation soignée, de l’histoire au scénario en passant par le character design. Tim Sweeney, le boss d’Epic, a ainsi déclaré : « Nous créons le modèle d’édition que nous avions toujours voulu à l’époque où nous travaillions avec des éditeurs« . Car oui, si beaucoup voient Epic Games comme une entité tentaculaire avec son propre magasin virtuel et son moteur graphique, il ne faut pas oublier que c’est avant tout un studio, qui a eu des débuts plus humbles que ce qu’on connaît aujourd’hui.
Bien évidemment, les contrats relatifs à ces trois studios n’ont pas été rendus publics, contrairement à la politique générale d’Epic sur le sujet : le label prendra en charge 100% des coûts, ce qui inclus les salaires, le marketing, la traduction et à peu près tout ce que vous pouvez imaginer. Mais surtout, un point majeur est à noter : le développeur n’aura pas à céder la propriété intellectuelle de ses réalisations, et gardera un contrôle créatif total. En gros, lorsqu’un studio sort son jeu X 1, les droits appartiennent à l’éditeur, qui peut décider de confier le développement de X 2 a une autre boîte et en changer la direction – un peu comme Bethesda avec Fallout, qui possède la licence mais ne sait pas trop quoi en faire.
Bien entendu, on imagine bien que l’équipe légale d’Epic Games a prévu des clauses spécifiques avant que le deal soit rentable des deux côtés, mais malgré tout, le geste est appréciable et participera très certainement à une meilleure reconnaissance des pépites indés !
Concrètement, à quoi peut-on s’attendre ? Remedy Entertainment fait déjà naître des attentes après avoir annoncé deux jeux en développement : le premier est un « jeu AAA sur plusieurs plate-formes » et déjà en pré-production. Le second est de moindre envergure mais se passera dans le même univers – et c’est très intéressant. Car avec le soutien d’Epic, les studios en pleine croissance comme Remedy peuvent prendre plus de risques et lancer le développement d’une nouvelle licence qu’on espère pérenne, et tout le monde est au final gagnant.
Même si nous ne sommes qu’au début des choses, une question majeure se pose : les publications de ce label seront-elles réservées à l’Epic Store, ou pourrons-nous les voir arriver sur Steam ou GOG, par exemple ? Difficile à dire : si CD Projekt a bien rendu disponible la trilogie The Witcher 3 et Cyberpunk 2077 sur Steam, la plate-forme de Valve garde en exclusivité les Half-Life, Portal et autres Left 4 Dead, ce qui est assez logique. Mais face à une certaine hostilité d’une grande partie de la communauté, Epic pourrait décider d’abandonner la carte de l’exclusivité pour toucher plus de monde… ou continuer à créer son propre écosystème sur le long terme. Et là où Gabe Newell voit pour l’instant d’un bon œil la concurrence nouvelle, cela pourrait bien bousculer les modèles économiques actuels de tout le monde.
Car au final, c’est beaucoup de ça dont il est question. Le studio a une politique d’investissement titanesque, soutenue par les revenus de Fortnite et de l’Unreal Engine ; mais afin de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, Epic utilise ce massif matelas financier pour diversifier ses activités, et ce label d’édition permet ainsi de multiplier les sources potentielles, dans les années à venir – un studio interne a déjà été ouvert l’année dernière, afin d’améliorer les technologies propres à l’entreprise. D’autres studios devraient être annoncés prochainement, sans compter les discussions qui seront lancées suite à cette annonce. Quoiqu’il en soit, joueurs comme développeurs devraient bénéficier de ce deal dans les années à venir, et c’est une excellente chose !