Shadows of Change va apporter beaucoup de nouveautés à Total War : Warhammer 3, et ce au moins pour une raison : il s’agit du premier DLC se focalisant sur trois factions en même temps.
Lors de la Gamescom 2023, j’ai eu l’occasion de m’asseoir avec Richard Aldridge autour d’une chope de Bugman XXXXX, afin de parler de ce nouveau contenu mais également de la trilogie en elle-même. Le directeur du jeu m’a donc expliqué pourquoi Shadows of Change a une approche différente : « Les précédents DLC avaient parfois des problèmes narratifs lorsqu’on opposait un personnage à un autre. Ici, nous voulions absolument ces trois personnages pour ce qu’ils apportent au jeu. La pièce centrale est bien sur le Changelin, de par son gameplay et son importance ; mais nous voulions aussi donner à d’autres factions de quoi s’amuser. »
Pour rappel, Shadows of Change introduira Yuan Bo (Grand Cathay), le Changelin (Tzeentch) et la Mère Ostankya (Kislev), qui ont tous de nouvelles mécaniques dédiées. J’ai eu l’occasion de tester un peu le Dragon de Jade lui-même, qui est accompagné de nouvelles unités aussi puissantes que mobiles ; sa capacité principale lui permet d’exécuter une entité unique lorsqu’elle tombe sous les 20% de vie (oui, vous avez bien lu) en fait un duelliste particulièrement efficace, qui offre une nouvelle dynamique sur le champ de bataille. II est également bon de noter que Yuan Bo et ses mécaniques de faction seront également disponibles sur Immortal Empires.
Et si ce DLC s’annonce plein de bonnes choses, malgré la controverse autour du prix, Richard Aldridge a accepté de me parler de l’origine de la trilogie, et de son évolution en sept ans.
Notamment, la question qui revient le plus souvent est celle du choix des factions à incorporer, et dans quel ordre : « Personnellement, j’aurais adoré avoir les Nains du Chaos dans Warhammer 1. Mais il nous fallait un équilibre entre Ordre et Destruction, et les Chorfs [Chaos Dwarves, ndlr] sont plutôt une anti-faction. Je suis tombé amoureux d’eux dans mon enfance grâce à un White Dwarf, qui avait une couverture si épique et effrayante en même temps. Mais ça n’est pas plus mal que nous ayons dû attendre, parce que Warhammer 3 est au final très centré sur le Chaos. On a donc pu créer un opus particulièrement sombre, ce qui en soi est très fun. »
Et justement, des Nains du Chaos au Grand Cathay, en passant par la Côte Vampire, il ne fait aucun doute que Creative Assembly a su donner vie à des factions particulièrement obscures – au point de passer un coup de main à Games Workshop pour créer The Old World. « On commence par regarder les figurines en elles-mêmes, puis le lore et tous les éléments autours, » explique Aldridge. « On s’attelle ensuite à transformer ça en notre contenu de base, sur lequel on peut travailler et aller de l’avant. L’idée est vraiment de garder le travail de base, tout en l’adaptant pour qu’il plaise aux joueurs. Et j’espère que la passion que nous avons pour cet univers se ressent dans le jeu ! » Un exemple de cette attention aux détails peut être vu dans le trailer d’annonce de Harry the Hammer, puisqu’à un moment, le célèbre guerrier prend exactement la même pose que sa figurine dédiée.
En oscillant entre tradition et innovation, Creative Assembly peut également se permettre de créer des synergies intéressantes. Ainsi, la Mère Ostankya a une grande affinité avec le Domaine des Bêtes, elle partage donc certaines de leurs unités avec… Les Homme-Bêtes, et en tout logique. C’est une idée assez originale, mais qui fait sens quand on regarde l’ensemble de l’univers.
Richard Aldridge m’a également parlé des livres, et de la place qu’ils ont dans Total War : Warhammer. « Nous sommes nombreux chez Creative Assembly à vouloir intégrer tel ou tel personnage, » explique-t-il. « Malus Darkblade, Gotrek & Felix et plus récemment Ulrika Magdova ont été un plaisir à ajouter, pour de nombreux collègues qui adorent les livres. C’est quelque chose que nous voulons continuer de faire, mais il faut qu’il y ait une raison pour que ça se traduise en jeu. » En plus du lore, le studio britannique a déjà impacté avec brio le gameplay du jeu, en proposant des Héros et Seigneurs légendaires issus des œuvres de Black Library ; Handy Hall, narrative designer de la saga, a précédemment annoncé que l’objectif était d’avoir encore plus de Héros ajoutés de cette manière, sans que l’on ne sache qui est sur la potentielle liste finale !
Après un lancement assez difficile, il ne fait aucun doute que Total War : Warhammer 3 est désormais sur une pente ascendante. L’univers créé par Games Workshop il y a près de quarante ans a été enrichi au fil des opus, DLC et contenus gratuits proposés par Creative Assembly, offrant une map immense sur laquelle passer des centaines d’heures à conquérir (ou détruire ?) le monde.
Et quant à sa race préférée, Richard Aldridge m’a indiqué qu’il s’agissait des Hommes-Lézards, parce que « on peut les peindre comme on veut et ils ont des dinosaures. Des dinosaures ! » Effectivement, c’est un argument imparable.