Ken Levine évoque BioShock, et le fait qu’un tel jeu ne soit pas forcément souhaitable pour un éditeur
L'argent plutôt que le phare
Il ne fait aucun doute que la trilogie BioShock est un monument indémodable des jeux vidéo ; musicale comme visuelle, la direction artistique soutient des histoires passionnantes, qui mettent en scène des personnages complexes.
Pourtant, ce trio de pépite n’a failli jamais voir le jour ! Dans une interview au magazine spécialisé Edge relevée par PCGamer, c’est Ken Levine qui est lui-même revenu sur les origines de la saga… et sa volonté de ne pas faire le premier jeu pour une raison très simple : « On ne peut pas faire ce genre de jeux parce qu’ils ne se vendent pas. » Les employés d’Irrational Games – à l’époque un studio indépendant – ont « travaillé au corps » leur boss jusqu’à ce qu’un « prototype bancal » soit créé et montré à divers éditeurs. Sans surprise, ceux-ci ont refusé l’étrange successeur de la série System Shock car les risques étaient trop importants.
Qu’à cela ne tienne, Ken Levine a utilisé un moyen détourné : les médias. Une démo de BioShock a été montrée à un journaliste, et l’enthousiasme est rapidement né : « Le jour suivant, les gens ont vu l’article, et nous avons commencé à recevoir des appels. Je pence que cela a créé une certaine demande auprès des éditeurs« . Rockstar et 2K ont acquis les droits du jeu, ce qui a permis aux équipes de pouvoir faire passer BioShock de l’état de prototype à celui de jeu à part entière. Peu de temps après, 2K a acheté Irrational Games et, malgré de nombreux dépassements de budget, le premier opus est devenu le jeu à succès que nous connaissons tous.
Il est malheureusement commun que des licences qui soient connues aujourd’hui aient eu des débuts difficile ; Tim Cain, le créateur du premier Fallout, expliquait récemment comment le RPG iconique était au début mal vu par les cadres d’Interplay… jusqu’à son succès titanesque auprès des joueurs.
La saga BioShock devrait revenir avec un quatrième opus développé par Cloud Chamber, même si le développement serait un peu compliqué. De son côté, Ken Levine a fondé le studio indépendant Ghost Story Games, dont le premier jeu s’intitule Judas. S’il paraît très prometteur, ce premier n’est clairement pas sans rappeler BioShock – et c’est loin d’être une mauvaise chose !
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