Le procès Epic Games vs Apple vient de prendre une dimension coréenne, avec la décision votée il y a quelques jours à Séoul. Désormais, Apple et Google devront proposer à leurs utilisateurs des moyens de paiement alternatifs sur leurs stores ; ainsi, ces deux géants des smartphones n’auront plus un contrôle total sur l’argent qui transite via leurs plate-formes.
Une fois officiellement signée par le président Moon Jae-in, cette loi permettra aux développeurs d’applications de ne plus nécessairement passer par les canaux « officiels » de ces store. Et pour s’assurer que tout se passe en douceur, la loi anticipe d’éventuelles sanctions si jamais des mesures punitives sont prises contre les développeurs qui utilisent cette mesure. Une amende montant jusqu’à 3% du chiffre d’affaire sud-coréen pourra être appliquée aux géants qui censurent des développeurs tierces.
Et forcément, celui à qui ça fait plaisir, c’est Tim Sweeney. Le PDG d’Epic Games s’est fendu du tweet suivant :
Korea is first in open platforms!
Korea has rejected digital commerce monopolies and recognized open platforms as a right.
This marks a major milestone in the 45-year history of personal computing. It began in Cupertino, but the forefront today is in Seoul. https://t.co/Jd6Xfnef9o
— Tim Sweeney (@TimSweeneyEpic) August 31, 2021
La décision de la Corée du Sud pave effectivement la voie à une concurrence plus ouverte, mais peut surtout faire office de jurisprudence légale et économique. Il ne fait aucun doute que face à cette ouverture, les développeurs tiers voient leurs revenus augmenter, sans être amputés de la commission de 30% d’Apple. Ainsi, un tel argument pourrait permettre à Epic de chiffrer précisément l’impact qu’Apple peut avoir sur l’émergence de nouveaux acteurs dans le milieu.
Bien sûr, la situation est à double tranchant ; la Corée du Sud interdit depuis longtemps les exclusivités vidéo-ludiques, fait auquel Steam comme l’Epic Store se plient sans trop de bruit. Il est également possible que Apple estime qu’une amende équivalente à 3% de son chiffre d’affaire soit négligeable comparée à la commission de 30% sur l’achat de V-bucks, ce qui au final n’améliorerait pas la situation pour Epic.
Quoiqu’il en soit, les prochains mois seront intéressants tant ils risquent de bouleverser la scène « smartphone » des jeux vidéo. Reste à voir quel jugement sera rendu en Californie dans l’affaire Epic Games vs Apple, et les éventuelles répercussions dans d’autres pays.