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La justice étasunienne enquête sur les salaires des joueurs de l’Overwatch League

Du rififi à venir dans l’Overwatch League ? Le célèbre tournoi annuel et mondial de Blizzard Entertainment semble dans le viseur de l’US Department of Justice, organe du gouvernement américain connu pour son inflexibilité.

Un article de Dot Esports explique que en 2020, le seuil de salaire était égal à 1,6 millions de dollars pour les joueurs professionnels. Si le cap est dépassé, les joueurs verront leur salaire payé directement par Blizzard, qui devra également s’acquitter d’une taxe spécifique – la « luxury tax » – pour chaque dollar dépense au-delà de ce seuil de salaire. Forcément, on imagine que c’est quelque chose que Blizzard souhaite éviter ; par ailleurs, si des sommes passées sont dues suite à un dépassement, il est fort probable que le Department of Justice inflige une amende aussi salée qu’un ladder bronze.

Cela étant dit, cette affaire n’est pas forcément un problème, et peur receler d’intéressantes opportunités. D’importantes ligues comme la NFL et la NBA bénéficient d’exemptions spéciales, tant elles sont importantes d’un point de vue « patriotique », mais aussi financier. Il est aussi intéressant de noter qu’aux Etats-Unis, les syndicats pèsent un poid conséquent dans les législations ; les joueurs de l’Overwatch League ne sont pas encore syndiqués, et par conséquent, aucun lobby ne peut les soutenir en vu d’adopter des amendements favorables à la loi.

 

 

 

Il convient néanmoins de reconnaître que l’eSport prend une dimension de plus en plus structurée, et ce depuis plusieurs années : la MLG et l’IPL, par exemple, ont participé à l’essor d’équipes professionnelles sur StarCraft II, ainsi que la création de sponsors et publics spécifiques. Aujourd’hui, la logistique assurée par Blizzard permet d’avoir un cadre établi, et une évolution qui s’annonce pérenne ; l’éditeur californien a assuré « avoir reçu une requête du Department of Justice et coopère en accord« , ce qui montre qu’un dialogue est déjà engagé.

Il sera intéressant, dans les prochains mois, de voir que l’eSport est accueilli par les législateurs ; l’industrie vidéo-ludique était la plus importante du monde derrière le porno, il n’est pas impossible que les retombées potentielles séduisent politiciens comme régulateurs. Le cas échéant, Blizzard mais aussi d’autres éditeurs pourraient sponsoriser un projet de loi, ou un amendement, qui permettra de poser une nouvelle structure juridique autour des joueurs professionnels, et de sécuriser leur profession ainsi que les circuits où ils évoluent.

Wait & see, comme disent les jeunes !

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