L’Empire du Milieu pourrait bien être le nouvel ennemi des éditeurs ; en effet, en Chine, l’approbation des jeux est délivrée par une agence gouvernementale, qui possède ce droit au même titre que le Ministère de la Culture et du Tourisme. Or, le gouvernement de Xi Jinping estime que les jeux (en ligne, sur console ou encore sur mobile) qui lui ont été soumis contiennent des images violentes ou à caractère sexuel.
Cette nouvelle sévérité serait liée, toujours selon Bloomberg, à des changements de personnel. Les nouvelles équipes seraient plus strictes, à tel point que la version PC de Fortnite, l’un des plus gros jeux mondiaux de l’année, n’aurait toujours pas reçu toutes les autorisations requises.
En Chine, les jeux vidéo ne sont pas uniquement critiqués pour des raisons de violence ou autre. On les accuse aussi (et surtout) de contribuer à diffuser des idéaux non-socialistes, et donc contraires à ceux du président. Il faut rappeler que le pays est étroitement lié à l’idéologie promue par le gouvernement, et que tout ce qui va à son encontre est plus ou moins considéré comme un danger public.
Les entreprises du secteur subissent ce durcissement en matière d’accord de licence : de petites firmes bien sûr, mais aussi Tencent, le géant du développement de jeux vidéo basé en Chine. Les profits de ce grand acteur du secteur ont considérablement diminué, après une décennie de croissance ininterrompue. Bloomberg indique que le processus de régulation prendrait lui-même plusieurs mois si la situation revenait à la normale aujourd’hui, ce qui signifie que le trimestre sera difficile pour certaines entreprises.
Lueur d’espoir cependant : les géants comme Tencent, justement, rapportent énormément au pays via les impôts, les jeux vidéo pourraient donc obtenir une autorisation spéciale sur le long terme. Mais le gouvernement pourrait aussi inverser le problème : en effet, il n’est pas impossible de voir, à l’avenir, des jeux vidéo ayant pour objectif de promouvoir l’idéologie socio-communiste de la Chine. Ce qui, en soi, serait assez une mauvaise chose, propagande politique et loisirs faisant rarement bon ménage…