Sanctuaires profanés, figure historique salie…. Assassin’s Creed Shadows ne se fait pas que des amis
C'est reparti pour un tour !
C’est bien un euphémisme de dire que de son annonce à sa sortie, il y a quelques jours, Assassin’s Creed Shadows a été émaillé de quelques polémiques.
La dernière en date concerne les sanctuaires présents en jeu, et qui revêtent une importance particulière dans la culture japonaise. La version presse de Shadows montrait qu’il était possible de détruire des objets dans lesdits sanctuaires, ce a été vu par beaucoup comme un sacrilège – un post Reddit, depuis supprimé, mentionnait même une potentielle action en justice il y a mois.
Cette histoire a même attiré l’attention de Shigeru Ishiba, premier ministre japonais, qui a indiqué avoir réuni plusieurs ministères afin d’étudier de possibles ripostes légales. Il est important de rappeler que le Pays du Soleil levant fait face, depuis plusieurs années, à un problème de touristes ; des comportements de plus en plus déplacés et souvent motivés par des influenceurs – tels que Logan Paul ou Johnny Somali – se sont multipliés, au Japon comme au Cambodge.
Ubisoft a donc appliqué un patch correctif en urgence juste avant la sortie de Shadows, mais les répercussions ne se sont pas arrêtées ici.
En effet, plusieurs « médias » et influenceurs ont attaqué le gouvernement japonais, lui reprochant d’être extrémiste et de s’attaquer à la liberté d’expression. Souvent utilisé et dévoyé, l’argument selon lequel les jeux vidéo rendent violent n’est pas entièrement faux, dans le sens où certains aspects d’un jeu (comme la fait de désacraliser des sanctuaires ou sa promotion via certains canaux) peuvent encourager des gens pas très malins à des activités… pas très malines.
Cette nouvelle polémique s’inscrit également dans un cadre plus large, alors que Assassin’s Creed Shadows multiplie les inexactitudes et réinterprétations historiques. La présence de Yasuke en tant que samouraï avait déjà été froidement accueillie par beaucoup de japonais, mais le jeu en lui-même inclut d’autres problèmes. Ainsi, le personnage historique de Oichi no Kata est représenté comme ayant des relations sexuelles avec un Yasuke, et ce peu de temps après la mort de son premier mari. Cet ajout fantasque, qui salit clairement la sœur de Nobunaga Oda, a vertement été critiqué par plusieurs japonais.
On peut aussi souligner la possibilité pour Yasuke d’avoir une relation avec un homme s’identifiant en tant que femme, alors qu’aucun document historique n’atteste de personnes trans dans la tradition japonaise. Si cette interaction est optionnelle et ne change pas grand chose au jeu en lui-même, beaucoup s’indignent de voir Ubisoft disséminer des éléments de propagande dans une culture réputée pour son respect de la tradition.
Le groupe français s’est récemment félicité de comptabiliser deux milliers de joueurs sur son nouvel opus (en comptant les abonnements), mais n’a pas relevé les différentes polémiques culturelles. Pour rappel, malgré le succès relatif de Shadows, l’action d’Ubisoft est en chute de 80% sur les cinq dernières années et des difficultés judiciaires guettent l’éditeur concernant sa politique de non-maintient des jeux.
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