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Sony fait payer les développeurs indés 25 000 dollars pour avoir de la visibilité

Cette année 2021 aura déjà eu son lot de révélations intéressantes dans le monde du jeu vidéo, mais ça n’en finit pas. Sur Twitter, Iain Garner de l’éditeur Neon Doctrine s’est exprimé sur les coûts liés à la promotion d’un jeu, et en particulier sur une plateforme précise.

 

 

  • Les faits, et l’accusation

 

Garner parle d’une « Plateform X » en précisant dès le début « ne pas définir la Plateform X mais c’est un membre très populaire des consoles et n’a pas le Game Pass ! » ; il semble évident que l’éditeur parle ici de Sony et de la PlayStation, fait qui a été confirmé par nos confrères de Kotaku. auprès de différentes sources.

Très directement, Garner explique que la promotion d’un jeu dans l’écosystème PlayStation coûte 25 000 dollars, et Kotaku a par la suite confirmé que ce chiffre pouvait monter jusqu’à 200 000 dollars. La place des jeux est évaluée selon des critères opaques, qui ne sont pas transmis aux développeurs et éditeurs ; par ailleurs, la publication d’un jeu sur le PS Store se ferait via un processus « incroyablement difficile« , qui nécessiterait des posts de blog spécifiques et des campagnes sur les réseaux sociaux prenant de multiples aspects, pas toujours simples à manager.

Par ailleurs, si un éditeur décide de solder son jeu, il doit auparavant bénéficier de l’aval de Sony, lequel est décrit comme « très limité« . Tout cela peut cependant être facilité, voir annulé… en payant la « commission » de 25 000 dollars.

 

 


 

  • En quoi est-ce un souci ?

 

Il paraît évident que sur la plateforme de Sony = les règles de Sony. Une formule élégamment simple, et plutôt efficace dans le sens où on imagine qu’elle génère un revenu au moins décent.

Mais le problème éthique est pourtant de taille : les développeurs et éditeurs indépendants n’ont, par définition, que peu de moyens financiers. Même s’il s’agit d’une généralité qui ne s’applique pas à tous, les jeux indés dépensent généralement leur budget réduit dans la réalisation d’un jeu, et bien peu en marketing. Dans le cas actuel, une somme oscillant entre 25 000$ et 200 000$ représente un investissement impossible à réaliser pour bénéficier d’une mise en avant.

Il semble que Sony mette donc ses – certes nombreuses – exclusivités en avant sur le PS Store, et force les autres partenaires à payer pour bénéficier d’une visibilité, ou même de la mainmise sur leurs propres produits pour, par exemple, réaliser des soldes. Cela rappelle tristement l’affaire du crossplay payant, mise en avant en mai dernier.

En soi, il est effectivement logique que Sony choisisse de favoriser les ventes de ses jeux maisons avec les outils marketing correspondants. Mais si l’entreprise nippone veut réellement se réclamer fleuron de l’industrie vidéo-ludique, avec une PlayStation vendue comme « le meilleur endroit pour jouer« , elle doit reconnaître l’importance capitale des jeux indés. Ceux-ci compensent souvent le manque de moyens par une patte artistique remarquable et des idées qui dénotent souvent avec des blockbusters épurés, ces derniers reprenant souvent les mêmes recettes.

 

 

  • Une solution ?

 

Sony n’a pour l’instant pas commenté le thread colérique de Iain Garner, et il est peu probable qu’une réponse soit donnée.

Cela étant dit, la question se pose : est-il viable de mettre en avant des jeux à moindre coût ? Steam voit cinquante jeux par jour sortir, et ne peut bien évidemment accorder la même place à tous ; mais des solutions existent néanmoins, et bénéficient à tout le monde. Garner fait état d’un système de notation opaque, il serait donc intéressant de voir comment celui-ci fonctionne – et quelle équité il propose, au-delà des paiements demandés.

Si l’on prend l’exemple de Steam, ou même de Netflix dans une autre branche du divertissement, les algorithmes de ces plateformes proposent aux joueurs des jeux similaires à ceux auxquels ils ont joué. Ainsi, l’utilisateur peut bénéficier d’un contenu de qualité, Sony d’une vitrine alléchante et les développeurs/éditeurs d’un public qui correspond à leurs travaux.

Ce genre d’approche serait au final bénéfique pour tout le monde mais, sans trop nous avancer, il est clair que cela rognerait les marges de la « Platform X« . Et ça, c’est peut-être quelque chose qu’elle ne souhaite pas…

 

 


 

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