[TEST] Avowed comprend la profondeur et le montre : voici un RPG qui sait passionner les joueurs

Obsidian reprend sa couronne

Chaque année voit son lot de RPG depuis des décennies, avec quelques gros noms qui sont attendus au tournant. Avec ses décennies d’expérience et le soutien de Xbox (division gaming de Microsoft), le mythique studio Obsidian Entertainment a fait monter la hype concernant Avowed, qui s’annonce bien plus qu’un simple spin-off de Pillars of Eternity.

Près de quarante heures de jeu après, est-ce que RPG a su faire honneur à la réputation d’Obsidian ? Réponse dans ce test !

 

  • Une beauté qui jamais ne fane

 

Il y a beaucoup à dire sur Avowed, l’histoire et les mécaniques étant largement attendus – on parle d’un RPG, après tout.

Mais ce qui ressort le plus est la beauté du jeu. Pas seulement les graphismes, aspect incontournable de n’importe quelle production AAA moderne, mais bien la Beauté en tant qu’idée. Les Terres Vivantes où se déroulent l’aventure d’Avowed ne sont pas une simple suite de territoires, mais presque un personnage à part entière – personnage principal, pourrons-nous même dire. C’est pourquoi Obsidian a donné à ces régions des histoires, de la personnalité et des détails qui accrochent l’œil.

Dans les noms comme dans l’architecture, et parfois même les traditions, les Terres Vivantes rappellent assez les différentes cultures de la Mésopotamie. Les ziggourats à degré de la ville de Paradis ou les temples des Ekidiens offrent un style architectural qu’on ne croise pas partout, et une identité unique à chaque région. Plutôt que de reprendre des codes établis, Obsidian innove pour notre plus grand plaisir !

 

 

Cette façon de réutiliser sans inventer la roue se retrouve également dans des mélanges surprenants, mais agréables : l’architecture et les habitudes vestimentaires du Japon féodal ont servi d’inspiration aux habitants de Brisescarpe, zone désertique qu’on associe peu au Pays du Soleil levant. Les PNJ aussi brillent par leur élégance, qu’il s’agisse des fanatiques du Garrot d’acier ou des espèces indigènes des Terres Vivantes, qui sont loin des clichés d’une fiction moyenâgeuse.

Et bien sûr, les graphismes eux-mêmes ne sont pas en berne. On ne peut encore une fois pas en attendre moins d’une production ambitieuse, mais ils servent ici parfaitement la direction artistique. Déserts arides, forêts impénétrables et villes aux habitants chamarrés resplendissent sous l’Unreal Engine 5 ; le moteur graphique bâti par Epic Games a la réputation de faire ressembler chaque jeu à un autre, mais Obsidian appose sa patte unique sur ce qui s’avère être un plaisir pour les yeux.

 

 

 

 

  • Déités, origines et conséquences

 

Avowed reprend la formule classique des RPG d’antan, qui nous fait créer un héros jusque dans ses moindres détails. Une fois mon noble légataire axé sur un gameplay léger (lance + bouclier, ainsi qu’un arc) créé, je me suis mis en route pour la charmante région de Riveaube afin d’y apporter la parole de l’empereur aedyran.

Très vite, on se rend compte que les choses ne sont pas ce qu’elles sont dans les Terres Vivantes… et dans notre âme. Difficile de s’étendre sur la qualité scénaristique sans divulguer plusieurs éléments de l’histoire, mais il est vrai de dire que Obsidian fait de nous un acteur complet de l’histoire : les personnages et le continent en lui-même subiront nos actions, qu’elles soient bien ou mal intentionnées. Il est également vrai de dire que le joueur subira ses propres actions, et les conséquences d’une histoire millénaire.

Le folklore de Avowed prend tout son sens tard dans le jeu, alors que des personnages comme Lödwyn ou Giatta nous nourrissent de bribes de savoir ici et là ; les ruines qui parsèment le jeu ou les rêves que nous faisons à chaque repos au camp témoignent d’une influence divine, qui peut parfois être mise au pluriel. Il ne nous appartient pas que de découvrir les secrets d’anciennes cultures, mais aussi de les façonner tout au long de dialogues sibyllins, mais passionnants.

 

 

 

 

Les histoires plus humbles des quêtes secondaires ne sont pas en reste, car les Terres Vivantes le sont autant que leurs habitants. Kai nous emmène, si nous le voulons bien, dans une histoire riche en émotions et en introspection, tandis que Yatzli nous fait partager sa soif de connaissance et son ton irrévérencieux.

Les options de dialogues sont nombreuses, encore une fois, et parfois particulièrement amusantes. Certaines quêtes nous imposeront de véritables choix moraux, avec des conséquences parfois importantes en jeu, et d’autres en-dehors. Aider à façonner la vie des habitants des Terres Vivantes, qu’il s’agisse d’un ambassadeur aedyr ou d’une simple marchande, offre des ramifications et une satisfaction qui donnent une valeur certaine à Avowed.

 

  • Diversité de gameplay, mais quelques manques

 

L’arsenal offert par Avowed est complet, sans être transcendant : outre les classiques armes à deux main, armes à une main + bouclier et armes à distance, on trouve également une magie intéressante, le tout offrant d’intéressantes synergies avec les deux compagnons que l’on peut avoir en même temps.

Ces derniers forment une part importante du gameplay : ils permettront de dissiper des illusions, désactiver des pièges ou encore brûler des ronces dans les différentes régions. Mais c’est bien sûr en combat que leurs capacités actives s’avèreront déterminantes. Marius peut enraciner les ennemis, Giatta offrir un heal bienvenu, Kai tanker pendant longtemps et Yatzli faire pleuvoir la mort des cieux ; il faudra faire preuve de stratégie en utilisant les compagnons, puisque leurs compétences pourront souvent faire la différence entre la défaite et la victoire.

Pour le joueur lui-même, Obsidian fait le choix de la parcimonie sur les compétences actives, les passifs – dont certains peuvent toutefois s’activer – offrant des forces très intéressantes. En plus de vos armes de prédilection, vous aurez à votre disposition une vaste variété de grenades, dont les nuances permettront d’arriver à bout d’un ennemi plus ou moins compliqué. Les pouvoirs divins sont un ajout original qui viendra diversifier chaque rencontre mais, encore une fois, il est difficile d’en dire trop sans spoiler l’intrigue principale.

En revanche, l’artisanat pêche un peu, et c’est fort dommage. Il est appréciable de pouvoir améliorer son équipement, et même d’améliorer les composants d’artisanat au fur et à mesure de notre progression dans l’aventure.

Malheureusement, si l’amélioration est agréable, on manque de création. Les grenades basiques et la nourriture peuvent être craftés, ce qui est loin d’être substantiel. Dans les Terres Vivantes, la magie cohabite avec l’industrie, qui prend de nombreuses formes ; certes, une quête spéciale nous mènera sur la voie d’un métal particulièrement puissant, mais c’est à peu près tout. On regrette que Obsidian n’ait pas poussé ce système dans ses derniers retranchements, en se reposant sur un lore de qualité, pour nous proposer un artisanat aussi complet que complexe.

 

 

 

A bien des égards, Avowed est le travail le plus abouti d’Obsidien Entertainment, et un des meilleurs jeux édités par Xbox depuis longtemps. La finalité de ce test est que l’objectif est accompli : ce jeu nous accroche, nous laisse le façonner et nous fait tomber amoureux avec grâce. L’ambiance sonore, la direction artistique et l’histoire pleine de nuances sont autant de bras qui nous attirent dans ce méli-mélo d’art et de narration.

Est-ce qu’on aurait pu en attendre plus ? Oui, si l’on souhaite un jeu absolument parfait. Mais en attendant, Avowed peut se targuer de flotter au-dessus de la plupart des RPG modernes, et de nous offrir une expérience de qualité.

 

 

On a aimé :

  • Des zones variées, avec une identité propre
  • L’histoire principale qui déroule sa complexité avec élégance
  • La direction artistique, particulièrement originale et soignée
  • Les musiques et les bruits d’ambiance
  • Les personnages secondaires (compagnons et autres), écrits avec une attention particulière

 

On a moins aimé :

  • L’artisanat aurait pu être un peu plus développé
  • Etant instanciées, les villes pourraient prendre moins de place sur la map, et renforcer l’impression de nature sauvage

 

 


NOTE FINALE


95 / 100


 

 

 

 

 

Rédacteur en chef de ce p'tit site bien sympatoche ! Amateur de jeux stylés, point bonus s'il y a une histoire riche et/ou des blagues de gamin. Dispo sur Twitter : @RealMimil

2 Responses

  1. Seriphay dit :

    Merci pour la review, je me demandai comment se passe le choix de classe ? j’ai vu pas mal de trucs et le jeu m’intéresse je dois dire, mais est-ce que c’est possible de jouer un paladin par exemple ?

    • Lothan dit :

      Merci pour ton commentaire !
      Alors, tu choisis d’abord le « background » de ton personnage, c’est-à-dire l’aspect historique ; ça permet de faire un peu de RP mais ça te débloque également des dialogues spéciaux.
      Ensuite niveau gameplay tu peux avoir les armes que tu veux sans restriction de classe – dans ton cas j’imagine qu’un marteau à deux mains ou même une épée à deux mains ferait le taf ? Au niveau des compétences et des armures tu peux aussi adapter tout ça pour ressembler à un paladin, en fonction de ce que tu veux. Dans l’ensemble c’est assez libre pour exprimer ton imagination je trouve ;)

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