- Génération procédurale, graphismes aléatoires et immersion relative
Une des grandes promesses de No Man’s Sky était la génération procédurale, soit la possibilité pour le jeu de générer selon certains paramètres un nombre quasi-infini de PNJ, environnements, planètes… à titre d’exemple, 18 446 744 073 709 551 616 planètes et autres lunes sont explorables, ce qui fait pas mal de trucs. Dans les trailers comme dans les communiqués de presse, Hello Games vantait la diversité pourtant organisée des environnements, de la faune et de la flore. Concrètement, on nous promettait un univers entier à explorer.
Sauf que… non. Les 10 premières heures de jeu vous verront explorer énormément de planètes aux paysages différents, dont certains sont véritablement à couper le souffle ; mais, au bout d’un moment, un sentiment de redondance s’installera. Couleurs similaires, animaux pas si fantasques que ça, des crevasses mais pas de ravins, des arbres mais pas de forêt… on a l’impression de voir une alpha vraiment sympa, mais qui à vraiment besoin d’un feedback pour se parfaire. Et puisque l’attrait de la nouveauté se dissipe, on remarque l’autre problème qui saute désormais aux yeux : les textures ! Car si la direction artistique est plutôt soignée, on remarque vite que les textures sont loin, très loin d’un blockbuster sorti en 2016 et autant hypé. Les planètes dont le sol n’est pas recouvert de végétation sont tout de suite moins sexy, et peinent à nous impliquer dans leur exploration.
Cependant, les environnements gardent un charme particulier et sauront faire vibrer la fibre artistique qui est en vous ; de plus, la magnifique bande-son composée par 65daysofstatic s’intègre parfaitement dans cet univers, et pourra en faire oublier les défauts. Un peu.
A l’aventure !
Monde ouvert, survie et exploration : voilà les trois grandes catégories dans lesquelles Hello Games aimait à placer son jeu. Et soyons honnêtes, ça nous faisait tous envie, dit comme ça. Mais à quoi bon un monde ouvert s’il est pauvre ? Explications : vous commencez sur une planète aléatoire, avec un vaisseau endommagé et un pistolet qui vous sert à la fois à détruire des trucs, et à la fois à miner différents composants. Une fois votre vaisseau réparé, à vous l’exploration excitante du premier monde venu. Puis du deuxième. Et du troisième. Ainsi de suite, et globalement, le sentiment de redondance évoqué précédemment devient de plus en plus fort : on mine les ressources nécessaires au redécollage, on explore une ou deux carcasses de vaisseaux aliens (opportunité raté de fournir un background intéressant à l’univers), on chope les noms des créatures locales dans un rayon de deux kilomètres et on repart. Est-ce de l’exploration, ou du simple farming ?
Un des éléments attendus du jeu était, en plus d’explorer, de récolter : dans une galaxie aussi riche que ses promesses, on s’attendait à empiler des milliers de ressources différentes, et à pouvoir les utiliser d’autant de manières différentes. Attendez-vous à être frustré, car votre inventaire est ridiculement petit – en vérité, il vous faudra acheter des emplacements supplémentaires (logique et cool) avec… des ressources que vous n’avez plus la place de transporter (pas logique et pas cool) ! On se sent donc plus piégé qu’excité dans le commerce et le transport de marchandises, ce qui est un peu dommage étant donné que c’est une part importante du jeu.
Là où Hello Games a presque assuré, c’est en ce qui concerne les trois factions disponibles ; un peu clichées, certes, mais l’apprentissage évolutif de leurs langues respectives en découvrant des artefacts est un système intéressant. On à l’impression qu’une sorte de diplomatie latente est établie dans la galaxie, mais là encore, malheureusement, le studio n’est pas allé au bout des choses. Comme pour l’exploration et la découverte, ces factions sont sympathiques au début, et plus après. Un scénario, même grossier, ou des histoires annexes auraient pu apporter ÉNORMÉMENT de cohérence et d’ambiance à No Man’s Sky, et donc d’intérêt.
Un autre problème majeur du jeu réside dans son titre si bien défini : on passe peu de temps dans l’espace. Décoller, tirer, charger son bouclier… tout cela demande des ressources. Vous passerez environ 80% du temps sur les planètes (avec les défauts cités ci-dessus) afin de collecter un maximum de ressources, dans l’espoir de pouvoir repartir assez tôt. On regrette donc que l’espace en lui-même n’ai pas été plus approfondi, offrant des possibilité d’exploration, de découvertes et de combats poussés.
- Optimisation : la blague qui passe très mal.
Le gros point négatif du jeu : l’optimisation. Malheureusement, la décennie dans laquelle nous sommes a vu Internet et les mises à jour permettre aux éditeurs de sortir des DLC (souvent hors de prix) de manière régulière, mais également de fournir un travail inachevé. Champions en la matière, les gens de chez Electronic Arts l’ont malheureusement prouvé avec Titanfall et Battlefront. Ces soucis étant commun, nous en parlons généralement via des articles dédiés, ou en faisons mention en début de review. Généralement.
Hello Games a dépassé tout le monde : sorti le 8 août sur PS4, après une promotion énorme de la part de Sony, No Man’s Sky affichait déjà quelques baisses de FPS aléatoires et des textures pas toujours entièrement chargées. Bien entendu (et chez AFK, nous étions les premiers, on le reconnaît), les joueurs PC se sont gaussés : « Ha, ces consoles ! PC Master Race, à nous les 120 FPS et la qualité énorme ! » ; oui, nous étions nombreux à dire ça. Mais c’est finalement Sean Murray qui aura été le dernier à rigoler. Tout d’abord, le décalage de 24 heures de la date de sortie, qui fait grogner bon nombre de joueurs, streameurs et testeurs. Les aléas du gaming, on va dire ; mais le jour J, à 19h, beaucoup de joueurs lancent le jeu pour découvrir des lags insurmontables, voire-même des freeze qui obligent de tout fermer sauvagement. Et pour ceux qui réussissent à lancer le jeu, des problèmes de framerates et des lags sont aussi reportés.
Dès les premières heures, Hello Games a déployé un patch correctif, qui aura eu finalement très peu d’effet. Trois jours plus tard, un patch « expérimental » est rendu disponible, bien que Sean Murray n’en conseille pas vraiment l’installation sauf en cas de problèmes extrêmes – ça tombe bien, c’est ce que reportaient des milliers de joueurs. Finalement, le studio a admis que non-seulement les processeurs AMD étaient mal supportés, mais surtout que No Man’s Sky en version PC était un portage grossier de la version PS4. Ouch.
Et cela se sent : pour cliquer sur le moindre truc, il faut laisser charger un petit cercle. L’arborescence des menus est bâclée, et les FPS étaient fortement limités au lancement du jeu. A cela s’ajoute une maniabilité douteuse, à moins d’utiliser un pad ou une manette. Beaucoup se sont sentis arnaqués par ce portage, et n’ont pas hésité à le faire savoir sur Steam ou les réseaux sociaux.
- Alors, le verdict ?
No Man’s Sky est, sur beaucoup de points, une déception, et risque de lasser au bout de quelques heures. Néanmoins, ce jeu offre des bases plutôt solides si, d’aventure, Hello Games voulait améliorer de nombreux points, comme la diplomatie ou la récolte. Il n’empêche que le studio a perdu la confiance d’une grande communauté, et devra déployer des efforts énormes pour faire de No Man’s Sky ce qui était promis.
On a aimé :
- Les paysages sublimes
- La génération procédurale
- La musique
On a moins aimé :
- Les textures pas travaillées
- L’exploration peu excitante
- Le farming sans réel intérêt
- Les menus et les interactions
- Le portage et l’optimisation
NOTE FINALE |
55/100 |
- Développeur : Hello Games
- Editeur : Hello Games
- Date de sortie : 12 août 2016
- Genre : open-world, exploration, survie