Malgré son deal d’exclusivité, Electronic Arts peine à transformer Star Wars en un moderne univers vidéo-ludique, notamment à cause d’un manque d’originalité. C’est en partie à cause de cela que Star Wars : Squadrons est apparu comme un ovni délicieusement séduisant, nous promettant de réaliser les batailles spatiales de nos fantasmes d’enfant. Alors, mission réussie pour Motive Studios ?
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Un plaisir sans égal
J’étais déjà assez amateur des vaisseaux spatiaux dans le récent Battlefront II, mais mon habitude de voler à la troisième personne m’a rendu un peu anxieux ; en effet, dans un souci d’immersion, Star Wars : Squadrons ne nous permet de voler que à la premier personne, ce qui peut être un peu perturbant. Et si c’est effectivement le cas… damn, qu’est-ce que ça rend bien !
Motive Studios a parfaitement réalisé ce à quoi un cockpit ressemble, mais aussi, et c’est très important, nos interactions avec l’environnement immédiat. Les premières missions du tutorial nous font découvrir l’espace, bien entendu, mais aussi les espaces négatifs propres à stations spatiales, ainsi que des obstacles massifs comme des vaisseaux capitaux. Voir l’écran « pivoter » au fur et à mesure des mes manœuvres, tandis que les dangers mortels défilent devant mes yeux, est une expérience particulièrement gratifiante.
Pour ne pas tomber dans la répétition, Motive a vraiment peaufiné ses environnements : débris spatiaux, couloirs, infrastructures en construction, tours élancées… Squadrons nous offre une variété de terrains de chasse, qui mettront tout autant à l’épreuve nos réflexes que notre émerveillement.
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Une campagne… arf, Disney !
La campagne est très intéressante, puisqu’elle démarre fort : du côté impérial, on prend en chasse les rebelles dans la foulée de la destruction d’Alderaan, tandis qu’en face, la Nouvelle République repousse petit à petit les frontières d’un Empire exsangue. Star Wars : Squadrons nous fait alterner les deux camps, et c’est très intéressant : outre les nuances de pilotage entre un TIE et un X-Wing, on voit également deux points de vue intéressants sur la guerre, et qu’au final, les deux camps sont plein d’êtres vivants avec leurs défauts et leurs qualités.
A ce niveau là, côté Nouvelle République, j’ai assez apprécié l’équipe de l’escadron Vanguard, qui offre une diversité plutôt cool. Ainsi, la cheffe d’escadron Gunny a combattu pendant la Guerre des Clones, tandis que Frisk prouve que tous les Trandoshans ne sont pas des antagonistes sadiques. Dès le début de la campagne, on notera une apparition plus que bienvenue de Wedge Antilles, pilote émérite et leader de l’escadron Rogue. Malgré tout, le casting se fait mince – par exemple, où sont les gros noms comme Crix Madine, général important de l’Alliance Rebelle, ou encore Mon Mothma, l’une de ses dirigeantes et probablement une politicienne à la forte influence de la Nouvelle République ?
Dans l’ensemble, la campagne manque cruellement de concret, de ces petits éléments qui auraient aider à cimenter le lore. En soi, malgré une superbe cinématique d’introduction, on a l’impression qu’on pourrait jouer à un jeu d’un univers générique. C’est un peu le problème de Star Wars version Disney, où le lore ne semble pas clairement établi. C’est dommage car si quelques personnages de Squadrons sont effectivement attachants, l’ensemble manque d’une réelle cohésion.
En-dehors de cela, la campagne est intéressante dans le sens où elle apprend peu à peu les rudiments du jeu : fonctionnement du pilotage et astuces, différents types de combats et chasseurs, ce genre de choses ! Si les missions ne sont pas mémorables, elles offrent un contexte très sympathique dans lequel on prend peu à peu la main sur les vaisseaux.
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Un charme grandissant et certain
Pour rendre le gameplay de son jeu suffisant à lui-même, Motive Studios a opté pour un choix logique mais agréable : nous transformer en véritables pilotes, avec les connaissances qui vont avec. Ainsi, il faudra utiliser et répartir la puissance des vaisseaux à bon escient, pour alimenter principalement les boucliers, les moteurs ou les armes. Ces décisions situationnelles demanderont probablement des dizaines d’heures de jeu avant d’être optimisées, mais il est vraiment cool de pouvoir d’une touche changer tel ou tel paramètre, en fonction d’une situation cruciale.
Dans cet ordre d’idée, Electronic Arts a retenu la leçon des loot boxes et permet, grâce à la Réquisition et la Gloire, de personnaliser armes comme apparences. Le choix est ici très vaste, et permettra, au fur et à mesure, de se créer son propre style de jeu. On imagine quand dans les mois à venir, de nouvelles mises à jour ajouteront encore plus d’armements et skins, mais on peine déjà à savourer cette impressionnante variété !
Cela étant dit, on manque quand même de quelques classiques. Star Wars : Squadrons reprend énormément de vaisseaux déjà présents dans Battlefront 2, en leur ajoutant certes des fonctionnalités et une personnalisation très intéressante. Mais on aurait aimer avoir un peu plus d’originalité, comme le B-Wing de l’Alliance Rebelle ou encore le TIE Striker impérial, introduit dans Rogue One. Peut-être dans une prochaine mise à jour ?
On a aimé :
- Ces délicieux effets sonores
- La sensation de piloter un chasseur spatial
- Les nombreuses options gratuites de personnalisation
- Un gameplay à la fois nerveux et tactique
On a moins aimé :
- La campagne qui manque de profondeur
- Le manque d’originalité quant aux vaisseaux disponibles
- Un framerate parfois fluctuant, assez désagréable
NOTE FINALE
80 / 100