[TEST] Starfield est un pur produit Bethesda, pour le meilleur comme pour le pire
De longues années de développement, un marketing soigné et, surtout, la promesse d’une nouvelle licence épatante ; avec Starfield, il ne fait aucun doute que Bethesda souhaite présenter de grandes ambitions et montrer que l’ère Microsoft commence sous de bons auspices.
RPG, exploration de centaines de systèmes solaires et crafting à plusieurs niveaux sont autant d’éléments qui s’assemblent dans Starfield, mais est-ce que le mélange est réussi ? La tâche est certes rude, surtout lorsqu’on porte un tel héritage ! Réponse dans ce test, qui nous a emmené de planètes verdoyantes à des lunes abandonnées…
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Une terre vierge, mais au centuple
L’exploration est un élément majeur des jeux Bethesda, et on la retrouve largement dans Starfield !
Pas moins d’une centaine de planètes et lunes nous attendent, avec une diversité qui réjouit les yeux ; on retrouve les classiques biomes neigeux, forestiers ou encore désertiques, bien sûr. Mais Bethesda exploite également la richesse de l’univers pour nous proposer quelques originalités comme une planète entièrement couverte de roche rose, ou une autre qui est essentiellement un cimetière de méchas.
La direction artistique se retrouve largement dans les panoramas, qui sont à couper le souffle ; si les soleils offrent de magnifiques mais classiques effets de lumière, ce sont bien les planètes et les lunes qui brillent d’originalité. Puisque les planètes (ou lunes, d’ailleurs !) où l’on se trouve sont entièrement rendues en temps réel, on peut observer des corps célestes se lever et se coucher, ainsi que se mouvoir paresseusement dans des ciels aux nombreuses nuances. Les géantes gazeuses coiffées d’anneaux offrent probablement les plus belles visions, et donnent à la grandeur de l’espace un côté ô combien majestueux.
Mais soyons honnêtes, Starfield et son exploration nous réservent bien plus que de jolis paysages.
Hormis quelques endroits qui ont été spécifiquement designés et créés par Bethesda (comme des villes ou des lieux de quêtes), les lieux que l’on retrouve sur les planètes sont générés de manière procédurale ; ainsi, peu importe où on atterrit, de nouveaux lieux mystérieux nous attendent toujours. Qu’il s’agisse d’un laboratoire abandonné, d’un refuge de pirates, d’une usine désaffecté ou d’une grotte pleine de créatures dangereuses, Starfield nous offre toujours de quoi aller de l’avant.
Certains endroits complètement randoms sont néanmoins plein de questions, et coupent le souffle. En atterrissant au hasard sur une planète, je suis tombé sur une étrange installation au pied d’une mésa. Après de longs efforts qui m’ont vaguement faire remettre en question mon sens de l’orientation, j’ai réussi à réparer un ascenseur pour monter et découvrir une autre installation en haut de ladite mésa, ainsi qu’un lac de lave incandescente !
Malgré tous ces éléments de beauté, on regrette qu’au bout de quelques dizaines d’heures de jeu, les structures soient un peu trop similaires. Autant les environnements naturels sont d’une incroyable diversité, autant les bâtiments tendent à rapidement se ressembler, rendant certaines explorations moins intéressantes qu’elles ne pourraient l’être.
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De nombreuses histoires, mais rarement marquantes
Avec autant de planètes et de systèmes, Starfield nous propose de nombreuses aventures narratives avec plus ou moins d’importance.
La quête principale fait du mineur anonyme que nous sommes un explorateur aux nombreuses compétences, capable de se débrouiller dans une galaxie imprévisible. Après avoir rapidement acquis un premier vaisseau et un premier compagnon, nous sommes amenés à rejoindre la Loge, une petite organisation pacifique dont le but est de percer les mystères de la galaxie. L’un d’eux est l’Unité, un étrange concept qui serait dévoilé par plusieurs artefacts ; vous l’aurez deviné, notre personnage bénéficie d’un lien particulier avec ces artefacts, et il nous reviendra de les rassembler.
La quête principale offre des moments épiques, et d’autres qui sont, disons-le clairement, mal foutus. Débloquer chaque artefact dans un temple extra-terrestre est excitant la première fois, amusant la deuxième et redondant au possible la dixième. Idem pour la trame scénaristique, qui offre des moments aussi épiques que prenants, pour ensuite retomber dans des séquences soit ennuyantes, soit franchement agaçantes. L’équilibre est absent à tous les points de vue. Si The Elder Scrolls et Fallout nous donnaient envie d’accomplir mille et une quêtes en même temps pour révéler les secrets de chaque jeu, Starfield nous pousse surtout à espérer quelque chose de pas trop ennuyant ; les planètes sont souvent agréables, avec des lieux parfois inattendus, mais les histoires qui s’y passent retiennent rarement l’attention. La suite de quêtes des horrimorphes est probablement une des mieux ficelée, avec des éléments d’horreur et d’enquête bienvenus qui poussent le joueur à se sentir impliquer. Cela aurait même été une meilleure trame pour la quête principale, mais malheureusement, on doit se contenter de gravité zéro dans des temples toujours identiques.
Les quêtes de Starfield ne sont pas mauvaises. Elles ne sont juste pas mémorables, et c’est bien dommage pour un RPG qui se voulait si ambitieux.
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Bethesda fait du Bethesda, et c’est regrettable
Lorsqu’on est en jeu, Starfield est étrangement addictif. Il a cette qualité propre aux jeux de Bethesda, celle de nous en faire toujours vouloir plus. Plus de points d’intérêt à explorer, plus de parties du vaisseau d’une classe supérieure, plus d’armes toujours plus mortelles, et ainsi de suite. C’est une excellente chose, qui montre à quel point ce jeu est divertissant.
Mais il y a toujours la fois de trop. L’écran de chargement de trop, qui casse l’immersion ; l’expression faciale d’un PNJ de trop, qui est par trop cauchemardesque ; les textures des ennemis qui disparaissent, les rendant presque invisibles. Avant même la sortie de Starfield, les fans les plus passionnés de l’éditeur et studio américain s’accordaient à dire que ce genre de « features » étaient normales, et la marque de fabrique d’un géant des RPG qu’on ne peut que respecter.
Malheureusement, c’est faux, et tristement avec ça. Pour un triple A sortit en 2024, et a fortiori du duo Bethesda/Microsoft, il ne fait aucun doute que Starfield est en-dessous de nos attentes. C’est un bon jeu qui n’excelle en rien, et se laisse surtout porter par les fans du genre et les promesses de Todd Howard ; dans une industrie en panne d’innovation et qui se transforme en fast-food du divertissement, on aurait aimé que cette fameuse vision qui a mijoté pendant un quart de siècle soit un peu plus… présente.
On a aimé :
- La variété des planètes, avec une génération procédurale intelligente
- Quelques intéressants personnages, comme Barrett
- La variété des armes et builds
- La construction de vaisseaux, pleine de possibilités
On a moins aimé :
- Les graphismes et animations, en retard de quelques années
- Les trop, trop, trop nombreux écrans de chargement
- Le vol est uniquement spatial, c’est dommage pour un tel jeu
- Des villes qui n’en ont pas l’air, et ressemblent plutôt à des villages mal designés. Mention tristement spéciale à New Atlantis
- La quête principale peine à créer de l’engagement, et est au final plus une corvée qu’une aventure épique
- Le système d’artisanat très superficiel, et décevant
NOTE FINALE
70 / 100
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