Fondé par des vétérans de l’industrie, Striking Distance a décidé de frapper fort pour son premier projet. The Callisto Protocol, avec ses couloirs étroits, ses graphismes réalistes et surtout son protagoniste solitaire perdu face à l’horreur, est l’héritier spirituel assumé de Dead Space.
C’est une tâche colossale que se sont assignées les équipes de Striking Distance, mais qui fait sens ; les bons jeux d’horreur ne sont pas légion, et The Callisto Protocol a clairement une place à prendre chez les amateurs du genre. Reste à savoir si le projet en lui-même est à la hauteur de son ambition…
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Disons-le simplement, les graphismes sont irréprochables
Il n’y a effectivement pas à tourner autour du pot : The Callisto Protocol est un jeu absolument magnifique. Striking Distance a superbement utilisé le potentiel de l’Unreal Engine pour créer un monde réaliste, qu’il s’agisse des textures des bâtiments, des effets météorologiques ou de la fumée. Dans un monde où les graphismes se rapprochent sans cesse du photo-réalisme, The Callisto Protocol réussit l’exploit de se placer au-dessus du lot.
Un autre délice pour les yeux se trouve dans les expressions faciales. Jacob Lee (interprété par Josh Duhamel) et Dani Nakamura (interprétée par Karen Fukuhara) sont les deux personnages de l’histoire, et bénéficient de gros plan lors des cinématiques ou de certaines phases particulières de gameplay ; le mélange de motion capture au travail des équipes de Striking Distance produit un réalisme particulièrement saisissant. Froncements de sourcils, lueur d’inquiétude dans les yeux, essoufflement… les personnages paraissent plus vivant que jamais, et rendent l’immersion totale.
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Un scénario sans risque, pour le meilleur et pour le pire
Nous incarnons Jacob Lee, transporteur de cargo qui, bien malgré lui, va se retrouver dans de sales draps – légalement parlant. Ce qui était était un problème majeur va virer à la catastrophe lorsque les détenus d’une prison isolée vont se transformer en zombies particulièrement meurtriers. Déjà victime d’une erreur administrative (ce qui en soit est assez désagréable, on ne va pas se mentir), Jacob devra compter sur de rares alliés pour se sortir de cette situation cauchemardesque.
Sans trop en révéler sur le reste de l’histoire, The Callisto Protocol offre une histoire solide et bien ficelée, autour de thèmes classiques. La progression est relativement linéaire, et rentre bien dans les cases du genre ; est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? C’est à vous de juger, et dépendra des goûts de chacun.
L’absence de prise de risque signe définitivement ce jeu comme l’héritier spirituel de Dead Space, parfois peut-être trop. L’univers est cool sans être incroyable, les personnages bien écrits sans personnalité réellement profonde, les designs sont intéressants mais pas marquants… bref, The Callisto Protocol est très solide, mais pas le genre de pépite qui laissera une trace dans les annales. Certes, ça ne doit pas être le cas de tous les jeux, mais Striking Distance avait ici l’opportunité de créer quelque chose de plus grand. Cela dit, le monde de The Callisto Protocol recèle de nombreux points laissés à l’imagination des joueurs, et donc de possibles suites qui apporteront peut-être plus de profondeur à l’ensemble.
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Un gameplay mesuré, mais bien fun
The Callisto Protocol ne nous demande pas de mitrailler à tout-va sur des hordes sans fin de zombies, avec un arsenal particulièrement flamboyant.
La discrétion sera bien souvent de mise, puisque atteindre un objectif nous fait passer par des couloirs ou des labos en ruine qui, vous l’aurez deviné, abritent autant d’infectés violents que de robots qui ne sont là que pour tuer tout ce qui bouge. Soyez donc attentif aux ombres et aux bruits, afin de ne pas faire de mauvaise rencontre.
Les premiers combats se feront à l’aide d’une matraque électrique, même si au bout de quelques heures de jeu, vous débloquerez votre première arme à feu. Celle-ci pourra être améliorée à différentes imprimantes 3D, que vous croiserez ici et là lors de votre avancée ; il vous reviendra de choisir comment dépenser votre argent précieusement acquis afin de personnaliser votre arme.
Un peu plus tard, le gantelet gravitique vous permettra de faire des folies particulièrement amusantes : soulever et jeter des objets sur des adversaires… ou carrément faire léviter ces derniers. La partie la plus fun est, bien entendu, d’interrompre brutalement la charge d’un ennemi pour l’envoyer dans un broyeur a proximité. Oh, le plaisir de voir ces morceaux de chair sanguinolente s’envoler !
On a aimé :
- Les graphismes à couper le souffle
- Le détail des expressions faciales, et les animations variées
- Les améliorations d’armes
- Le gantelet gravitique !
On a moins aimé :
- L’absence de prise de risque, niveau gameplay comme scénaristique
- La direction artistique classique, sans charme particulier
NOTE FINALE
80 / 100