[TEST] Total War Saga : Troy mélange innovation et classicisme dans une superbe recette

Le fracas des armes secoue la Grèce antique, alors que Pâris ramène sa bien-aimée Hélène à Troie pour se préparer au long siège des Grecs, menés par l’époux bafoué Ménélas et ses nombreuses cohortes. Tout le monde connait la mythique histoire de Troie, et il est intéressant de voir comment Creative Assembly l’a adaptée à sa célèbre licence. D’autant plus que le label Total War Saga n’a pas démarré sous les meilleurs auspices, Thrones of Britannia ayant été assez fade. Alors, que vaut Total War Saga : Troy ? On voit ça ensemble de suite !

 

  • C’est beau, et c’est rempli

 

Pour ma review, j’ai sélectionné Ménélas de Sparte, capable de recruter les unités spécifiques de ses alliés. En commençant dans la province de Lacédémon, j’ai éliminé les classiques rebelles du début avant de peu à peu, étendre mon empire dans les régions du sud. Et quelle beauté ! Les équipes artistiques de Creative Assembly ont donné des couleurs vibrantes aux vallées fertiles, aux collines boisées et autres landes asséchées qui composent les nombreux territoires de la mer Égée. Qu’il s’agisse de la map de campagne ou des champs de bataille, on se perd parfois dans toute cette beauté qui, bien que réaliste, semble sortie des rêves les plus fous d’un peintre. L’exotisme est réussi, et donne autant envie d’aller envahir Troie que de prendre quelques vacances en Grèce.

Et la bonne nouvelle, c’est qu’on a de quoi faire sur cette map, quitte à revenir parfois plusieurs fois aux mêmes endroits. Sparte jouxte au nord des territoires des Danéens, nos proches alliés avec qui le commerce et les alliances militaires auront un fort impact. Plus au sud, j’ai rapidement pris la mer pour conquérir îles et péninsules à des adversaires isolés. Mais à l’est et au nord, les Troyens et leurs alliés sont très, très nombreux, si bien qu’il m’a fallu de nombreux agents en reconnaissance avant de pouvoir commencer mes premières incursions. Les factions sont nombreuses, et dès les premiers tours, on est pleinement immergé dans la guerre qui aura rassemblé et déchiré les nombreux royaumes grecs.

 

 

 

 

  • Un gameplay innovant mais pas désemparant

 

Creative Assembly l’avait annoncé dès le début, Total War Saga : Troy offre une approche réaliste de la guerre mythologique. On peut faire un parallèle avec le film 300 de Zack « Zaddy » Snyder car j’ai par exemple pu recruter des géants, qui sont en réalité issus d’un peuple barbare et de grandes tailles ; on peut donc avoir des unités d’élite qui répondent aux écrits d’Homère, sans que cela n’handicape le réalisme de la guerre de Troie.

En revanche, les dieux de l’Olympe jouent un rôle important ! Il est en effet possible d’accomplir des prières et des hécatombes, à un certain coût, afin de bénéficier de différents bonus. Aphrodite offre ainsi un bonus de croissance des villes (forcément…) tandis que les baisses du moral ennemi sont le fait d’Arès ; c’est d’ailleurs ce dernier que j’ai favorisé dans ma campagne, afin d’accélérer mon expansion de manière significative. Construire des temples dédiés dans mes villes, et réaliser des actions avec mes agents Prêtresses, m’a permis de vite gagner les faveurs du dieu de la guerre pour rouler sur Hector, qui faisait un peu trop le malin près de mes colonies. Mais pour être honnêtes, elles étaient siennes quelques tour auparavant. Peu importe, Arès m’a offert suffisamment de victoires d’affilé pour le rapprocher de Troie, et rendre son épouse au pauvre Ménélas.

 

 

 

La diplomatie poussée de Three Kingdoms est de retour dans Total War Saga : Troy, et ça fait vraiment du bien. Les autres factions du jeu sont plus claires vis-à-vis de leurs demandes et, si celles-ci sont parfois insensées (non, je ne vous donnerai pas de l’or sans raison valable), il est assez facile de juger leurs besoins pour peser politiquement. Nouveauté intéressante : l’ultimatum. Il est maintenant possible de faire une demande qui, si refusée, se soldera automatiquement pas une déclaration de guerre. Après plusieurs tests, je n’ai pas l’impression que l’ultimatum mette réellement une pression supplémentaire, mais l’idée de jokers diplomatiques de ce genre est plutôt sympa !

Et la négociation est aussi simplifiée, paradoxalement, par de nouveaux éléments : les ressources. Si l’or et la nourriture sont toujours présents, le bois, la pierre et le bronze joueront un rôle déterminant dans votre économie et le maintien de vos armées, mais pas que ! Les autres factions auront toujours une ressource qui leur manque, ce qui permettra ainsi de pouvoir négocier plus facilement. Attention néanmoins, car le jeu des factions pourra devenir dangereux une fois que les Troyens et les Grecs se seront déclarés la guerre, transformant d’anciens partenaires commerciaux en ennemis – ou cibles de pillage, au choix. Concernant le commerce, des échanges ponctuels permettent de donner/échanger des ressources en une fois, tandis que certains accords durent plusieurs tours et permettent d’avoir une stratégie économique sur le moyen terme.

 

 

  • Batailles et interface, simple et efficace

 

Et quid des batailles ? Encore une fois, les unités mythiques apportent une diversité bienvenue, mais ça n’est pas tout : Creative Assembly a essayé de recréer au mieux le contexte guerrier de l’époque, ce qui implique pas de cavalerie et très peu d’unités à distance. Les archers et frondeurs existent, bien entendu, mais n’ont pas forcément autant d’importance que dans les précédents Total War, et cela offre un changement intéressant. Concernant la cavalerie, il n’y a pas de chevaux à proprement parler mais des chars, ce divers types. Ceux-ci ont la faveur des Troyens, et peuvent réaliser des charges dévastatrices dans le dos des ennemis ou harceler les archers.

On a parlé plus haut de la faveur d’Arès, qui peut également avoir un effet intéressant : l’augmentation de la rage générée par les Héros. Ces dirigeants d’armées génèrent de la rage au fur et à mesure du combat, ce qui leur permet d’activer certaines capacités spéciales très intéressantes. Autre « ressource » de bataille : l’aristie. Cette capacité unique s’active au fur et à mesure que de la rage est dépensée, et offre des bonus de vie, d’attaque et de moral. Pratique en fin de bataille, lors d’un moment charnière et que vous avez besoin de mettre les balayettes de la victoire ! Mais attention à ne pas négliger les autres unités, surtout celles qui peuvent profiter des hautes herbes pour se cacher et prendre votre armée à revers. Le nombre conséquent d’unités de corps-à-corps offre quant à lui une diversité dangereuse, où les choix de composition et le placement seront déterminants. Plus que jamais, ce Total War Saga : Troy est celui de la stratégie et de la réflexion.

Petit avis mitigé vis-à-vis de l’interface, cela dit. La première chose qui m’a frappée en lançant le jeu (sans compter une armée troyenne au nord de Sparte) est cette interface un peu envahissante, légèrement trop présente. Si elle pouvait être réduite de quelque chose comme 40%, on apprécierait mieux l’ensemble de la map, tant stratégiquement qu’esthétiquement. Mais en-dehors de ça, l’interface est justement très jolie, et se fond bien avec la direction artistique globale du jeu. Les icônes sont claires et bien organisées, en plus d’offrir de très beaux dessins.

Détail ô combien stylé, on appréciera de reprendre sa campagne en cours en un clic d’accueil ! Cette option est déjà disponible via le launcher Total War lorsqu’on lance un jeu, mais celui-ci est absent ; peut-être une incompatibilité suite à l’exclusivité du jeu sur l’Epic Store ?

 

 

 

Au final, Total War Saga : Troy nous plonge parfaitement dans l’Iliade et l’Odyssée, retranscrivant la complexité et l’epicness de cette période avec un réalisme parfait. La direction artistique sert l’ensemble avec brio. On regrette cependant l’absence d’effets graphiques dédiés pour les rituels aux dieux, qui auraient accentué l’aspect mythologique des différents peuples de la mer Égée. Mais en-dehors de cela et de l’interface un peu trop présente, Creative Assembly signe ici un sans-faute remarquable. L’insipidité de Thrones of Britannia a clairement été vaincue et, sans offrir de rosters aussi diversifiés que ceux de la trilogie Warhammer et ses factions fantaisistes, Troy réalise une excellente performance. Les futurs DLC proposeront très probablement d’autres storylines très intéressantes, ainsi que de nouvelles unités variées.

 

 

On a aimé :

  • Un setting magnifique, et pas ennuyant du tout
  • Des factions variées et bien retranscrites
  • La diplomatie relativement précise
  • Les batailles stratégiques
  • L’aspect macro-économique
  • L’influence des dieux
  • L’optimisation du temps des tours, ça fait du bien, par la barbe de Zeus !

 

On a moins aimé :

  • Une interface un peu trop présente
  • Peut-être aurait-il été cool de recruter des agents guerriers spécifiques dans les armées
  • L’absence de traits en vainquant des Héros spécifiques (Énée, Hector, Agamemnon…) comme avec Warhammer

 


NOTE FINALE


90 / 100


 

Rédacteur en chef de ce p'tit site bien sympatoche ! Amateur de jeux stylés, point bonus s'il y a une histoire riche et/ou des blagues de gamin. Dispo sur Twitter : @RealMimil

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