Ces derniers jours, l’industrie du jeu vidéo a été secouée par une impressionnante vague de témoignages d’agressions sexuelles. Cela va de simples remarques déplacées à des viols, en passant par des intimidations. Si certaines personnalités ont été nommées, d’autres grands groupes sont largement impliqués.
Ubisoft, notamment, fait face à des témoignages selon lesquels plusieurs de ses cadres auraient abusé de leurs positions. Un communiqué officiel de l’entreprise indiquait qu’elle allait « regarder en détail » ce phénomène, mais hier, c’est Yves Guillemot en personne qui s’est exprimé. Dans une longue lettre publique, le PDG a annoncé un « changement structurel » au sein de l’entreprise mais aussi la nomination de Lidwine Sauer en tant que Head of Workplace Culture. Ancienne cheffe de projet dans le Lab d’Innovation Stratégique, Sauer répondra directement à Guillemot et « aura les pleins pouvoirs pour examiner tous les aspects de la culture de l’entreprise, et proposer des changements qui bénéficieront à tous« . En vogue depuis l’affaire Weinstein, ce poste aux nombreuses déclinaisons vise à assainir, en théorie, l’atmosphère globale entre les employés.
Des entreprises externes ont également été mandatées pour enquête sur les accusations internes à Ubisoft, mais rien ne dit si l’éditeur français à offert aux victimes une aide judiciaire. Des « sessions d’écoute » et une plate-forme en ligne permettront aux employés de partager leurs ressentis, mais aussi témoigner de manière anonyme, concernant toute attitude déplacée au sein de l’entreprise.
Electronic Arts a aussi eu son lot de polémiques, et promis du changement. Dans un post de blog, l’éditeur américain a indiqué : « Nous prenons au sérieux toutes les accusations, et menons des enquêtes. Nous sommes profondément impliqués dans la création d’un espace sécurisé pour que les gens puissent parler et agir au nom de notre communauté. Les histoires que nous avons entendu récemment montrent clairement qu’il y a encore beaucoup de travail à faire dans notre industrie« .
Un poste de People Experience Leader a été créé spécialement, et les employés ayant subi des abus ou du harcèlement de la part de supérieurs ont été invités à se manifester. L’initiative Positive Play permet quant à elle de donner des lignes directrices aux gamers, afin de s’assurer d’un meilleur environnement de jeu.
Ces initiatives sont certes fortes, et valent plus que des mots. Mais encore une fois, on se désole de voir que tout ce la ne vient qu’après la tempête, lorsque l’attention du grand public est dirigée sur ce problème précis. C’est d’autant plus dommage que des témoignages de harcèlement et de sexisme remontent à plusieurs années, mais ont globalement été étouffés par la direction. On espère donc que les projecteurs permettront un réel changement, tant d’esprit que d’attitude.