Valorant Challengers Day : DVM en erreur, mais l’organisation en faute
Webedia en remet une couche
Le mardi 8 avril 2025 a vu la fin des ambitions esportives de DVM, à l’occasion du très attendu Championnat de France de Valorant.
Organisé dans les imposantes Arènes d’Evry-Courcouronnes, le Challengers Day a vu plusieurs équipes s’affronter sur le FPS de Riot Games, l’éditeur américain co-organisant l’événement avec Webedia. Malheureusement, un incident entre fans largement relayé sur les réseaux sociaux a entraîné l’exclusion de DVM, ainsi qu’une polémique d’une ampleur encore inouïe dans l’eSport français.
Inutile de reprendre point par point tout ce qui s’est passé durant l’événement, puisque toute la twittosphère y est allée de son commentaire… mais justement, quelques zones d’ombre demeurent encore. Complètement manichéenne, la polémique a opposé deux camps dans des invectives et prises de positions sans nuances, alors que tous les éléments semblent être éparpillés au gré des vents et des hashtags.
Concrètement, Harrison Manzala – joueur de football professionnel et proche de la structure DVM – a poursuivi et intimidé Fakemonster, joueur de l’écurie Joblife. C’est là que les problèmes de version commencent, puisque de nombreuses personnes ont affirmé que Manzala et ses proches ont frappé Fakemonster ; or, celui-ci a par la suite expliqué sur X que ça n’était pas le cas. Aussi répréhensibles que soient les actions de Manzala, elles n’ont donc pas été répercutées de manière véridique par le tribunal populaire qui s’est rapidement mis en place.
Je vais être très clair:
NON je ne me suis pas fait frappé, en tout cas sur le moment je ne l’ai pas senti
En revanche, quand une dizaine de personnes m’entourent, insultent, menacent, poussent, essaye de m’intimider, me tienne par le bras à mon insu…
— Fake (@Fakemonstre) April 12, 2025
De nombreuses personnes ont par ailleurs affirmé que Manzala et son entourage avaient fait usage de bombes lacrymogènes, or de tels objets auraient été interceptés par la sécurité. C’est cette dernière qui a utilisé les lacrymos, et non Manzala.
L’organisation du Challengers Day a donc décidé, via la voix de Bertrand Amar, de disqualifier DVM de l’événement. Le 13 avril, ce haut cadre de Webedia a indiqué que « aucune décision n’a été prise sous la pression des réseaux sociaux » mais plutôt sur des « éléments factuels et indiscutables« . Malgré plusieurs questions posées sur X par une multitude de personnes, M. Amar n’a pas été en mesure de fournir les preuves susmentionnées, tandis que les détracteurs de DVM ont applaudi cette décision. A l’heure actuelle, il apparaît que c’est bien le tribunal populaire qui a gagné ; même l’article de L’Equipe ne fait pas mention des « éléments » avancés par Bertrand Amar.
Il est également indiqué qu’un clip de rap – genre musical dont Medja, fondateur de DVM, est particulièrement friand – aurait été tourné sans autorisation lors de l’événement. La structure esportive affirme avoir eu une autorisation, mais l’existence de celle-ci n’a pas pu être confirmée par qui que ce soit.
Le jugement rapide de l’affaire émis par Webedia a également statué que les joueurs de DVM n’étaient pas exclus, la sanction n’étant applicable qu’à la structure en elle-même. Cependant, on imagine mal des athlètes sous contrat concourir sous drapeau neutre lors d’une compétition professionnelle… sauf s’ils sont sous le coup de sanctions internationales, comme c’est le cas avec la Fédération de Russie. Est-ce vraiment là l’image que Riot Games souhaite donner ?
L’éditeur américain est certes clair dans son règlement esportif, et la sanction envers DVM n’est pas totalement illogique ; mais encore une fois, cette décision unilatérale semble avoir été prise aussi rapidement que légèrement, puisque le manque de preuves discrédite un jugement qui n’a de tel que le nom. Par ailleurs, comme le souligne un utilisateur de X, plusieurs mensonges ou contre-vérités ont été émises dès le début de l’affaire, donnant à DVM un rôle de coupable qui n’a pas été prouvé.
Il est à l’heure actuelle impossible de dire quel futur attend la structure fondée par Medja, ni si Riot Games a l’intention de modifier ses règlements futurs. Une chose est sûre, la démocratisation de l’eSport auprès du grand public n’est pas encore gagnée…
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