Valve refuse désormais les jeux à base de crypto-monnaies et NFT, mais Epic Games tend la main
Coup de tonnerre pour l’innovation : Steam n’accepte plus les jeux vidéo « bâtis sur la blockchain qui émettent ou acceptent des crypto-monnaies ou des NFT ». La décision a été rendue publique via une mise à jour des conditions de publication de la plateforme.
Pour rappel, les NFT sont des objets immatériels limités rattachés à un ou plusieurs items dans un ou des jeux. Vous pouvez retrouver plus de détails dans notre article consacré à l’impact de la blockchain dans les jeux vidéo.
Quoi il en soit, Valve n’a pas offert d’explications sur cette décision, laquelle est d’autant plus étonnante au vu de l’explosion du marché des NFT.
Et pourtant, un début de réponse peut être trouvé du côté de SpacePirate. Le studio qui intègre des NFT dans son jeu Age of Rust a indiqué jeudi que son jeu serait retiré de Steam pour une seule raison : Valve souhaite se dissocier de tous les items virtuels ayant une valeur monétaire réelle.
Community: A few minutes ago, we were notified that @Steam will be kicking *all blockchain games* off the platform, including Age of Rust, because NFTs have value. Behind the scenes, we’ve had good communication and have been upfront with Steam. #blockchaingames #NFT
1/4 pic.twitter.com/W4pR3Xl63q— Age of Rust (@SpacePirate_io) October 14, 2021
Si l’explication fait sens vis-à-vis de la blockchain, laquelle offre aux joueurs une réelle propriété de différents items, elle paraît néanmoins hypocrite.
Cela fait de nombreuses années que des skins pour Counter-Strike : Global Offensive se négocient en monnaie fiduciaire sur la marketplace de Steam. Pire encore, un embryon d’écosystème similaire à celui des NFT a été esquissé avec Artifact, mais l’échec de celui-ci a poussé Valve à revoir ses priorités.
Alors, pourquoi ce retournement de blouson ? Plusieurs pistes sont envisageables, et la première concerne la complexité du système ; en 2016, Steam a été un pionnier de l’usage mainstream des crypto-monnaies en acceptant le Bitcoin comme moyen de paiement. Mais depuis, les choses se sont compliquées avec l’augmentation massive des frais de transaction de cette blockchain, et sa lenteur générale. De plus, comme cela a été le cas pour Ubisoft, l’aspect juridique de tout cet article écosystème peut être compliqué à gérer.
Et justement, la légalité n’est pas une chose avec laquelle Valve plaisante : toujours en 2016, l’entreprise a banni des joueurs de CS : GO qui avaient truqué plusieurs matchs afin de remporter des paris esportifs. Si la sentence était effectivement puissante, on notera avec une certaine ironie que justement, la blockchain permet de résoudre en grande partie ce genre de problèmes grâce à une transparence totale.
En théorie, la décision soudaine de Valve pourrait bien être un violent coup d’arrêt à de nombreux petits studios innovants qui souhaitaient bénéficier de la visibilité de la plateforme. Et pourtant, un espoir parallèle se manifeste avec l’Epic Games Store. Le PDG d’Epic Tim Sweeney, habitué de Twitter, a publié sur le réseau social son soutien aux jeux mettant à profit la blockchain :
Epic Games Store will welcome games that make use of blockchain tech provided they follow the relevant laws, disclose their terms, and are age-rated by an appropriate group. Though Epic’s not using crypto in our games, we welcome innovation in the areas of technology and finance. https://t.co/6W7hb8zJBw
— Tim Sweeney (@TimSweeneyEpic) October 15, 2021
Il faut voir si les développeurs franchiront le pas, mais la main tendue d’Epic pourrait très bien se révéler salvatrice. Relativement encore mal vus par beaucoup de gamers, les jeux vidéos en symbiose avec la technologie blockchain sont pourtant en plein boom depuis quelques années.
Leur popularité croissante et les avantages offerts aux joueurs pourraient bien créer un nouveau modèle, qui laissera les éditeurs aussi classiques que réfractaires sur le carreau…
1 Response
[…] à l’intégration de la blockchain dans les jeux vidéo – on se rappellera notamment du refus catégorique de Valve, ou de la vague de haine envers Troy […]