Pax Dei : on a discuté avec les développeurs de ce MMO ultra-ambitieux, et la hype est clairement présente
Exploration, crafting et un peu de religion
Il est difficile d’être passé à côté de Pax Dei, un MMO en monde ouvert qui compte utiliser la toute puissance de l’Unreal Engine 5.
A quelques jours de l’early access, Mainframe Industries nous a donné l’opportunité d’un tête-à-tête avec l’équipe, afin de parler de ce projet aux proportions titanesques. Quelle est l’idée derrière Pax Dei, et comment l’accomplir ? Alors que les MMO se font toujours plus nombreux, qu’est-ce qui différencie Pax Dei de la concurrence ?
Si l’on doit résumer ce projet à un seul et unique concept, c’est bien celui… des PC ! Reynir Harðarson, le directeur du jeu, explique : « Nous voulons absolument privilégier l’aspect communautaire, à l’instar de ce qu’on retrouve sur des jeux comme Minecraft ou Roblox. C’est aussi pour cela que nous avons foncièrement besoin de l’early access ; nous avons une vision [pour Pax Dei, ndlr] mais c’est le feedback des joueurs qui va permettre de la façonner peu à peu. »
L’aspect « bac à sable social » rappelle assez la première moitié des années 2000, lorsque les jeux en monde persistant ont vu émerger des communautés entières. Le monde de Pax Dei n’ambitionne donc pas que d’être ouvert, il se veut vivant. C’est donc pur cela que Mainframe Industries a particulièrement travaillé à son système de serveurs, afin de s’assurer qu’un maximum de joueurs puissent interagir de manière fluide les uns avec les autres.
Joli et peuplé, mais qu’en est-il du contenu ? Pax Dei est un MMO sans le suffixe RPG, car l’histoire n’est pas écrite par les développeurs. L’aspect narratif dépendra totalement des joueurs, qui auront pour aventure celle qu’ils choisiront. « Vous voulez jouez uniquement en cueillant des fleurs et en les vendant ? C’est possible, et vous ne serez pas restreint en termes de gameplay, » explique Harðarson. « L’économie ne dépend pas de PNJ, mais l’offre proposée par les joueurs, et de la demande créée par les joueurs. »
Cet aspect est particulièrement important, puisque l’inflation artificielle vue dans de nombreux MMORPG (on se souvient encore de Warlords of Draenor…) n’est ici pas possible ; à part quelques légendaires spécifiques, les items sont également tous craftables par la communauté, ce qui donnera certainement lieu à d’intéressantes créations de guildes d’artisans ! Si le PvP peut être désactivé, Pax Dei reste néanmoins un monde en guerre perpétuelle, où tout le monde peut participer à sa manière ; artisans comme guerriers contribuent de manière égale à l’effort général, l’un ne pouvant réussir sans l’autre. L’absence de quêtes peut paraître un point négatif pour les amateurs de PvE, mais Harðarson explique qu’au contraire, le jeu a été pensé pour : « Vous n’aurez pas à aller d’un point A à un point B pour faire une tâche X. En revanche, il ne tient qu’à vous de quitter ce chemin de terre battue pour explorer cette étrange petite grotte, et voir quels mystères y reposent… »
C’est justement là que rentre en jeu la liberté scénaristique offerte aux joueurs. Mainframe Industries a ainsi travaillé minutieusement à introduire dans son jeu des mythes issus du monde réel. « Nous avons un lore qui est assez inspiré de la Bible, » explique Reynir Harðarson. « Que ce soit des histoires ou des créatures, nous avons voulu insuffler un élément fantastique reconnaissable. Certaines factions sont également issues du monde réel, avec suffisamment de mystères pour y ajouter les nuances que nous voulons. »
Ainsi, la pierre philosophale fera par exemple parti de Pax Dei, mais ne sera certainement pas le seul objet de ce type. Au fur et à mesure de nos aventures, nous pourrons en découvrir d’autres avec des histoires plus ou moins rattachées à notre monde. Et, bien sûr, il y a les énigmes : « Vous aurez parfois à réfléchir et à combiner plusieurs éléments d’un puzzle. Et, à certaines occasions, c’est tout un groupe de joueurs qui devra s’y coller ! Encore une fois, nous avons voulu cet aspect communautaire jusque dans la découverte du monde, où une collaboration totale permettra de percer certains secrets. »
La beauté de Pax Dei dépendra également de l’imagination… des joueurs !
En effet, Mainframe met à disposition un système de construction particulièrement élaboré. D’une humble ferme à une forteresse digne de Rogal Dorn lui-même, nous pouvons construire à peu tout ce qui passe pas notre imagination. « La Wilderness représente les terres du jeu qui sont hostiles, là où vous combattrez, » explique Pétur Örn Þórarinsson, le lead game designer. « Les Heartlands sont là où vous créerez votre demeure, base ou bastion, et où vous pourrez réellement vivre. »
L’équipe de développement m’a fait une démonstration assez complète de ce qu’il est possible de faire, comprenant un toit uniquement composé d’échelles (étrangement beau !) et une terrasse qui n’a rien à envier à la Babylone d’antan. Justement, la diversité architecturale a une place importante dans le jeu, et ce sera aussi le cas à l’avenir, comme l’a dévoilé Harðarson : « La zone de Galia est largement inspirée de la Gaule, avec l’accent mis sur le sud du pays. Mais concernant votre base, elle aura le style que vous souhaitez. Vous serez amené à aller en Ibérie ou en Anatolie, mais également en Scandinavie ; vous pourrez y trouver des matériaux uniques, qui embelliront votre maison. A terme, vous pourrez même faire transiter du corail caribéen jusque chez vous ! »
Si la folie des grandeurs architecturales vous habite, vous pourrez même aller jusqu’à construire une cathédrale… ce qui se révélera très utile en terme de gameplay. « Il n’y a pas de religion à proprement tirée du monde réel, » m’ont expliqué les développeurs. « C’est plus un pot-pourri de diverses pratiques et croyances, qui nous avons ensuite réassemblées pour créer un certain gameplay. La grâce et les miracles sont deux fonctionnalités que vous n’êtes pas nécessairement obligé d’utiliser, mais qui ont une utilité certaine. »
Il sera, en effet, possible de recruter des acolytes aux pouvoirs variés, et de demander des bénédictions permettant d’avoir des buffs, ou de meilleurs récoltes. Un prêtre pourra même vous accompagner dans un donjon, afin de vous donner un coup de main ; quant aux miracles, certains d’entre eux sont nécessaires pour construire le bâtiment des chevaliers, ce qui s’avérera très utile. Encore une fois, l’idée est que les joueurs aient énormément de manières de jouer, et la religion est une facette du gameplay qui pourra être déclinée selon les désirs des uns et des autres.
Avec une map d’environ 100 kilomètres carrés à son lancement en early access, Pax Dei ambitionne de créer un monde riche, complet et plein de possibilités. Le système féodal voulu par les développeurs offre non pas des limitations mais un cadre, qui pourra être modelé au fur et à mesure du feedback reçu.
Un travail énorme a également été fait sur l’aspect technique, et notamment l’Unreal Engine 5. De nombreux membres de Mainframe Industries bénéficiaient déjà d’une certaine expérience sur cette technologie, ce qui a permis de ne pas perdre de temps. Le problème a cependant été l’aspect communautaire, ce qui a obligé l’équipe à innover : « Nous avons réaliser des ajustements qui sont vraiment cools. On s’est inspirés de la technologie derrière Fortnite, ce qui nous a offert l’opportunité de rassembler beaucoup de monde au même endroit. Nous sommes très heureux du résultat, car la fluidité est un élément majeur pour ce genre de jeu. » Et si la beauté de Pax Dei risque de faire chauffer quelques graphiques, on se rassure néanmoins en se disant que l’optimisation a été pensée en amont !
L’early access de Pax Dei commencera le 18 juin prochain.
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