[TEST] Iron Harvest : Operation Eagle, là où les sables brûlants forgent les machines
Sorti en septembre 2020, Iron Harvest 1920+ s’était imposé comme un STR rafraîchissant, mêlant un gameplay à la Company of Heroes à des méchas plutôt stylés. Moins d’un an plus tard, l’extension Operation Eagle étend l’univers avec une nouvelle faction, mais aussi une nouvelle dimension apportée aux combats.
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Amérique un jour, Ursonia toujours
Operation Eagle n’a pas été nommé par hasard, l’aigle étant l’emblème adoré des Etats-Unis d’Amérique. Ceux-ci n’existent pas vraiment dans l’uchronie créée par King Art Games, mais sont remplacés par l’Ursonie. C’est cette nouvelle faction que nous incarnons au début de la campagne, menée par le fringant William Mason ; grand, blond, baraqué et diplômé d’une prestigieuse école militaire, il est l’incarnation du fils idéal de l’Ursonie… en théorie.
Le jeu nous dépeint une nation de plus en plus interventionniste, un journaliste prophétisant même l’installation de bases militaires dans d’autres pays – spoiler alert, c’est ce qui s’est passé IRL. Il est intéressant de voir que l’ensemble du DLC tourne autour de la sécurisation de ressources pétrolières et de la sécurisation d’entreprises privées, montrant ainsi le côté sombre du rêve américain ursonien.
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Après la neige viennent les dunes
La campagne de ce DLC nous fait commencer en Alaska, la neige locale n’étant donc pas trop dépaysante par rapport aux paysages de Iron Harvest 1920+ ; mais rapidement, direction l’Arabie et ses importantes réserves de pétrole !
Le capitaine Mason mène les troupes de l’Ursonie jusque dans cette lointaine contrée, afin de repousser les troupes rusviets et de sécuriser plusieurs points stratégique. L’ensemble est un dépaysement total puisque le désert est environnement inédit dans le jeu. Escarpements rocheux, plateaux balayés par les sables, villages secs situés non loin d’oasis luxuriantes… il est difficile de ne pas être absorbé par la beauté mortelle des paysages d’Arabie, qui offrent d’intéressants terrains. Les goulets d’étranglement sont nombreux, et permettent parfois de sécuriser des positions surélevées permettant un important avantage tactique.
King Art Games a poussé l’exotisme encore plus loin, puisque Operation Eagle est également l’occasion pour l’Arabie de briller. Entre les redoutables haschischins qui découpent tout sur leur chemin et les chevaucheurs de chameaux armés de mitrailleuse, les nouvelles unités alliées et ennemies de l’Ursonie offrent un contraste intéressant avec les machines du jeu de base.
Bien entendu, la grande nouveauté de ce DLC repose sur les machines volantes, qui changent la manière de jouer à bien des égards – mais pas toujours pour le meilleur…
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Suprématie aérienne
Dès les premières missions du jeu, l’Ursonie contre-attaque en Alaska avec ses imposantes machines volantes, et il y en pour tous les goûts : du vaisseau-amiral cracheur de napalm aux éclaireurs rapides, en passant par des bombardiers imposants. Le fait de pouvoir parcourir des distances en ligne droite offre une toute nouvelle perspective stratégique, mêlant unités terrestres et aériennes dans des assauts réfléchis.
Pourtant, le problème originel de Iron Harvest 1920+ persiste et signe. Les machines volantes, même les plus légères, sont d’une lenteur incroyable, et si l’impact psychologique est impressionnant, l’efficacité d’une composition hybride atteindra rapidement ses limites. Il en devient agaçant de devoir manœuvrer ces groupes qui n’ont de synergie que durant la bataille ; certes, d’intéressantes escarmouches pour la capture d’un point peuvent éclater, mais l’ensemble des grands affrontements est handicapé par une mauvaise harmonie des différentes unités.
Malgré tout, le design des véhicules volants est vraiment aux petits soins, et il est indéniable qu’il y a quelque chose de grandiose à voir une armada armée jusqu’aux dents survoler ruines et cuvettes sableuses pour faire pleuvoir la mort.
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Et donc ?
Operation Eagle est un DLC qualitatif, notamment par sa campagne. Celle-ci est un rafraîchissement pour les yeux, et pose d’intéressantes questions sur la place des états interventionnistes, ainsi que des ressources naturelles dans la préoccupation des gouvernants.
Le dépaysement visuel offert par l’arrivée des machines volantes n’est cependant pas assez puissant pour contrebalancer la lenteur des combats, et de la chaîne logistique à mettre en place. Iron Harvest continue de s’affiner avec le temps, mais il lui manque toujours cette petite étincelle qui transformera des escarmouches intéressantes en conflits épiques.
On a aimé :
- Les environnements originaux et travaillés
- Les nouveaux méchas
- Des questionnements éthiques intéressants mais pas moralisateurs
- Les véhicules volants qui claquent visuellement
- Une tonne de nouvelles cartes gratuites
On a moins aimé :
- Le manque de diversité des unités terrestres ursoniennes
- La lenteur des combats, peu améliorées par les machines volantes
NOTE FINALE
75 / 100
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