[TEST] World of Warcraft : Battle For Azeroth, comment ne pas finir en beauté
NOTE : Dans le soucis d’offrir la review la plus complète totale, celle-ci a été réalisée en fin d’extension, afin de découvrir l’intégralité des storylines et évolutions au fil des mises à jour.
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Des noms de renom
Après World of Warcraft : Legion et la défaite de Sargeras, on se demandait quelle nouvelle menace s’offrirait à nous ; c’est finalement un retour classique et pourtant rafraîchissant qui nous a été proposé avec Battle For Azeroth. Classique car la guerre entre la Horde et l’Alliance est au cœur de ce MMORPG, et ça fait assez plaisir de s’y plonger à 100% ; rafraîchissant car cela été l’occasion de (re)découvrir des lieux et personnages emblématiques.
La Horde s’est ainsi assurée du soutien de Zandalar, terre d’origine des Trolls, dont nous avons pu découvrir les impressionnants temples dorés cachés dans la jungle. Les dynasties locales ont été largement explorées, de même que les Loas dont, bien entendu, le très charismatique Bwonsamdi – qui sert d’ailleurs d’introduction à la prochaine extension. Côté Alliance, nous avons enfin pu mettre les pieds à Kul Tiras et découvrir l’histoire de ce royaume troublé et isolationniste, ainsi que l’héritage douloureux de la famille Portvaillant.
Comme d’habitude, Blizzard nous a offert une direction artistique aux petits oignons : Nazmir délétère, Drustvar mystérieuse, Vol’dun aride, Tiragarde rurale… et que dire des capitales, chacune empreinte de leur propre identité et d’un charme indéniable. La découverte de ces deux continents est un réel plaisir, qui parlera tant aux nouveaux joueurs qu’aux anciens. Et les storylines sont diverses, variées et nombreuses ; Battle For Azeroth montre les deux factions majeures du jeu aux abois, tentant de trouver de nouveaux alliés. Alors que Fossoyeuse et Darnassus ne sont que des ruines fumantes, les agents dépêchés par Anduin et Sylvanas tentent de recruter des populations locales en mettant des bâtons dans les roues des plans adverses. On explore de long en large ces nouvelles zones, avec le sentiment de vraiment faire part intégrante d’un conflit à grande échelle. Bases avancées, assassinats, ligne de ravitaillement… la guerre est totale entre la Horde et l’Alliance, mais une nouvelle menace plane à l’horizon.
Depuis que l’épée de Sargeras a été plantée en Silithus, la planète saigne de l’azérite, une nouvelle ressource extrêmement puissante, mais important signe de douleur. Magni Barbe-Bronze rassemble donc les héros des deux factions pour sauver Azeroth avec ce même pouvoir, et lutter contre ceux qui saignent le Titan en gestation.
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Et là, ça se complique
L’incendie de Darnassus a été un choc pour tout le monde, mais a eu le mérite de redynamiser la guerre entre la Horde et l’Alliance. Le patch 8.1 nous promettait un déchaînement de vengeance de la part de Tyrande et des Elfes de la Nuit… mais que nenni. Une rapide suite de quête en Sombrivage montre certainement la situation, en particulier avec la présence d’un Front de Guerre, mais c’est tout. En somme, l’absence de la suite de quête n’aurait pas fait une grosse différence, et nombreux ont été les déçus de voir que les choses n’ont, finalement, que peu progressé.
A l’image de l’extension, la mise à jour 8.2 promettait quelque chose de mythique : le retour d’Azshara mais surtout, pour la première fois dans l’histoire de la saga, l’exploration de Nazjatar. Le glorieux empire des Nagas s’est finalement révélé être une cuvette de ruines et de grottes, sans rien de la grandeur que l’on imaginait avoir été bâtie au cours des derniers millénaires. Quelle déception, surtout que beaucoup d’assets semblent avoir été réutilisés pour créer une zone, au final, pas si savoureuse.
Méchagone a en revanche été un bonne surprise. Cette île située au nord-ouest de Kul’Tiras est la demeure des méchagnomes, largement cybernétisés. Malgré une île simplement naturelle dans sa beauté, on notera l’originalité des structures mécaniques et autres déchetteries. Cela a également été un pas en avant pour le lore, puisque de nouvelles races alliées (Méchagnomes pour l’Alliance et Vulperins pour la Horde) se sont jointes au combat.
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Le gameplay doit être fun, non ?
Exit les armes légendaires que nous avions connues à Legion, comme la mythique Porte-Cendres ; cette fois-ci, nous portons tous un collier qui sera alimenté d’azérite, faisant de nous les hérauts d’Azeroth au même que Magni – ce qui est assez stylé, quand même. Et pour monter le collier jusqu’au niveau 80, les moyens d’obtention de cette ressource sont assez nombreux : expéditions d’îles, expéditions classiques, missions depuis la table dédiée (aussi faisable depuis l’excellente application mobile), donjons… bref, le farm n’est pas trop contraignant puisqu’il se fait au fur et à mesure des nombreuses tâches proposées par Battle For Azeroth. C’eu été notre seul élément à farmer dans l’extension, ça aurait été parfait.
Mais d’abord, le vol dans les nouvelles zones impliquait de nombreux facteurs, comme pour les extensions précédentes ; l’un deux était d’avoir atteint le rang Révéré de réputation auprès des factions de Nazjatar et Méchagone. La première est, encore une fois, une zone extrêmement relou, qui n’offre même pas d’importantes suites de quêtes épiques comme on pourrait s’y attendre, mais juste des quêtes journalières et des expéditions. Quant à Méchagone, les divers ateliers parsemés sur l’île proposent une unique et assez intéressante, de même que tous les aspects de bricolage. Mais justement, les sacs sont rapidement remplis de tonnes de composants plus ou moins utiles, mais souvent nécessaires pour la lente progression vers le rang Révéré. Dès la 8.2, on se retrouve déjà blindé de ceci et de cela, ce qui devient assez agaçant. Cela était déjà assez moyen et on espérait que Blizzard nous réserverait un dernier patch moins axé sur le grind.
Mais voilà, l’influence de N’Zoth est plus forte que jamais, et Irion fait son grand retour pour nous demander de combattre le Dieu Très Ancien. A cette fin, nous allons pouvoir et devoir augmenter Ashjra’kamas une cape nous permettant de garder notre santé mentale. On passe donc par les assauts ayant lieu à Uldum et au Val de l’Éternel Printemps, où il faut farmer et farmer et farmer des boss et quêtes journalières. Ensuite, les visions horrifiques de Hurlevent et Orgrimmar sont arrivées, proposant, mine de rien, un nouveau mode de jeu intéressant. Mais après plusieurs mois à occire les mêmes boss corrompus et à farmer les mêmes monnaies dans les mêmes zones avec le même gameplay, on se retrouve avec un goût aussi amer que la bière gobeline dans la bouche.
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Dieu Très Facile
La conclusion de Battle For Azeroth s’est faite avec la mort de N’Zoth des mains des personnages joueurs, ce qui a provoqué un impressionnant tollé dans la communauté. En effet, cette menace teasée depuis des années par Blizzard s’est faite expédiée en patch de raid, sans que l’on ai vraiment observé la toute-puissance du Corrupteur – les murmures et assauts ne comptent pas vraiment. Une extension entièrement dédiée à N’Zoth aurait été la bienvenue, mais il semblerait que ça ne soit pas le cas…
Même la guerre entre la Horde et Alliance semble s’être arrêtée à la 8.1, tant Nazjatar semble avoir occupé l’esprit des deux factions. Certes, la fin de la Quatrième Guerre a eu lieu, et Sylvanas a trahi ses alliés en prémisse à Shadowlands, mais même Mists of Pandaria avait mieux mis en scène la guerre des factions ; pourtant des joueurs se sont adonnés à ce thème en début d’extension, mais la lassitude a vite gagné la communauté. Bref, on se retrouve au final avec un méli-mélo d’éléments importants dont chacun paraît sous-exploité, et c’est bien dommage. Plus que jamais, Battle For Azeroth aurait été l’occasion de s’occuper d’anciens sujets brûlants, comme le sort de Gilnéas.
On regrette donc toutes ces opportunités manquées, et une direction qui semblait ne pas trop savoir où orienter cette extension. Les magnifiques cinématiques en images de synthèse ont ponctué notre parcours de moments agréables, mais la préférence des journalières au lieu des suites de quêtes qu’on aime tant ont largement miné un univers pourtant si riche. Trop de choses à raconter, pas assez de temps/moyens pour le faire, voilà la grande tragédie de World of Warcraft : Battle For Azeroth.
On a aimé :
- Le design des zones
- Méchagone, une réussite d’originalité
- Le mode mythique qui offre challenge et originalité
- La souffrance d’Azeroth, et notre impact sur sa guérison
- Les explorations d’îles, concept original
On a moins aimé :
- Une storyline avec Tyrande qui ne mène nulle part
- Le farm de la 8.2
- Le farm de la 8.3
- Le concept de guerre totale rapidement abandonné
- La déception de la grandiose Nazjatar
- Le destin de N’Zoth
- La mise en place d’éléments (Calia Menethil, par exemple) dont l’exécution paraît assez bâclée, voire sans explication réelle
NOTE FINALE
65 / 100
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